Un projet d'entente de principe pour régler le conflit du bois d'oeuvre, présenté par le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross, est mort-né le 29 juin.

Le journal Les Affaires a affirmé hier qu'aussitôt présenté, le projet d'entente avait été rejeté par la US Lumber Association, qui représente l'industrie américaine. Une source de l'industrie a confirmé l'essentiel des informations à La Presse en fin de journée.

« Nous n'avons pas encore reçu de la part des Américains une proposition qui réponde aux intérêts du Canada et des producteurs canadiens », a toutefois soutenu à La Presse Adam Austen, porte-parole de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.

Rappelons que Mme Freeland a rencontré Wilbur Ross en marge du sommet du G20 à Hambourg. Les deux ministres ont eu plusieurs conversations téléphoniques au cours des dernières semaines, signe que les parties sont à la recherche de solutions.

Joint au téléphone hier après-midi, le Conseil de l'industrie forestière du Québec n'a pas voulu commenter le contenu du projet d'entente, étant lié à des ententes de confidentialité avec le gouvernement fédéral.

ACCEPTABLE POUR LE CANADA

Le projet prévoyait un quota maximum, soit une part de marché maximale, de 31 % pour les exportations canadiennes de bois d'oeuvre aux États-Unis en 2017. Le quota aurait baissé à 28 % en 2020-2022, d'après Les Affaires.

Les droits compensatoires et antidumping de 26,25 % actuellement en vigueur auraient été éliminés.

Toujours selon les informations colligées par le journal Les Affaires, la coalition américaine s'opposait en revanche au principe de retourner en situation de libre-échange quand les prix du bois d'oeuvre sont élevés, une demande des producteurs canadiens qui veulent éviter que les producteurs étrangers s'invitent dans le marché américain.

Le seuil proposé à partir duquel le marché retombe en libre-échange avait été fixé à 386 $US par 1000 pieds mesure de planche (pmp). Les prix actuels dépassent ce seuil.

Selon notre source, l'industrie canadienne aurait accueilli favorablement une telle entente, considérée comme un compromis acceptable qui permettrait à l'industrie de renouer avec les profits dans la phase haussière du cycle.

Toujours selon cette source, un compromis sur le niveau du seuil qui fait basculer le marché en situation de libre-échange est toujours possible.

Les Canadiens verraient d'un bon oeil les initiatives du secrétaire américain au commerce Wilbur Ross dans le conflit du bois d'oeuvre, a-t-elle poursuivi.

Invité à commenter les éléments de l'entente de principe, le porte-parole de la forestière Résolu, Karl Blackburn, a répété que la position québécoise reste le retour du libre-échange sans entrave puisque le régime forestier du Québec a été réformé depuis la dernière crise en faisant disparaître les aspects qui irritaient le plus les Américains.