Une première entente de principe a été conclue pour le renouvellement de la convention collective entre Produits forestiers Résolu et le syndicat Unifor.

Au cours d'entrevues mardi, les deux parties se sont montrées satisfaites de l'entente conclue et ont dit espérer qu'elle soit ratifiée par les syndiqués.

Le syndicat espère ensuite étendre ce «contrat modèle» à l'ensemble du secteur forestier au Québec.

Cette entente de principe touche les syndicats de la région du Saguenay-Lac Saint-Jean. Elle devrait ensuite être appliquée aux syndicats concernés en Abitibi et sur la Côte-Nord, a expliqué Renaud Gagné, directeur québécois du syndicat Unifor, affilié à la FTQ.

Unifor souhaite également étendre les dispositions de l'entente à d'autres entreprises forestières, notamment Rémabec et Tembec. Produits forestiers Résolu est la plus grande entreprise du secteur forestier au Québec.

«On appelle ça notre règlement modèle sectoriel. On le fait dans le papier; on l'a fait dans le secteur du sciage. Là on arrive au secteur de la forêt. On fait le même principe: un coup que l'entente modèle est faite, on va aller voir les gens de Tembec, lors du renouvellement de la convention collective, et on va dire «voilà ce qu'on a réglé comme modèle au niveau de la forêt et on veut l'appliquer pour que la compétition travaille sur les mêmes bases'», a expliqué M. Gagné.

Le syndicat a débuté avec Résolu. «Neuf fois sur dix, le plus gros ne veut pas se faire imposer (la convention collective) par le plus petit et dire «moi je ne suis pas d'accord avec ça'. Donc, à partir du moment où le plus gros (Résolu) établit le modèle, et bien les autres ont comme intérêt à suivre, parce qu'on leur dit «si tu ne suis pas, tu t'exposes à un conflit de travail'», a-t-il ajouté.

Selon M. Gagné, il existe tout de même une certaine ouverture pour adapter le contrat de travail aux autres.

«Si on change la même valeur pour mettre de l'argent un peu plus à gauche qu'à droite, il faut que le résultat donne des équivalences, à la fin, en termes d'augmentation du coût de la masse salariale. Donc, c'est sûr qu'il y a une certaine flexibilité là-dedans pour des particularités», a-t-il dit.

Des assemblées syndicales pour se prononcer sur l'entente de principe sont prévues jeudi à Saint-Thomas et Girardville, vendredi à Mistassini, Saint-Félicien et Péribonka, de même que samedi à Saint-Félicien et La Doré. Les résultats globaux seront connus samedi.

Du côté de Papiers forestiers Résolu aussi, le directeur principal Affaires publiques et relations gouvernementales pour le Canada, Karl Blackburn, s'est dit «très heureux d'arriver à une entente de principe avec nos représentants des travailleurs forestiers».

«C'est une entente qui va assurer une certaine stabilité, je dirais, pour les cinq prochaines années et une entente qu'on peut qualifier de gagnante-gagnante, qui a à coeur l'intérêt des travailleurs mais, en même temps, dans la réalité de l'entreprise. À partir du moment où cette entente sera ratifiée - et on le souhaite - ça va permettre de construire sur des bases solides», a commenté le représentant de la direction de l'entreprise.

Si M. Gagné, d'Unifor, affirmait que la situation de l'industrie forestière s'était améliorée depuis quelque temps, M. Blackburn se montre moins emballé.

«Je vais peut-être être moins enthousiaste que peut l'être M. Gagné: d'abord, les marchés du bois d'oeuvre ne sont vraiment pas bons actuellement. La reprise américaine, elle est beaucoup plus lente que ce à quoi on pouvait s'attendre. L'industrie forestière, dans son ensemble au pays, croyait que 2015 allait être une bonne année, qu'il y aurait une reprise importante des mises en chantier. Ça n'a pas été le cas en 2015 et ce n'est pas encore le cas», a-t-il dit.

La reprise aux États-Unis est donc «modeste pour le moment», selon M. Blackburn.