Les cours du pétrole ont lourdement chuté jeudi à New York, certains investisseurs jugeant que la surabondance d'offre ne s'améliorait pas réellement malgré l'annonce d'une baisse des stocks de brut aux États-Unis.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin a perdu 1,99 dollar à 58,94 dollars en clôture sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), retombant nettement sous la barre des 60 dollars.

Les cours, qui rebondissent depuis la mi-mars, interrompent ainsi une semaine jusqu'alors optimiste, qui avait culminé mercredi avec l'annonce par Washington d'une baisse hebdomadaire des réserves américaines de brut, apparemment de bon augure quant à une réduction de l'excès d'offre.

«À part ce chiffre mis en avant sur les réserves de brut, le rapport d'hier n'était en fait pas du tout positif», a tempéré Kyle Cooper, d'IAF Advisors.

À l'instar d'autres observateurs, il soulignait que la baisse des stocks de brut, de 3,9 millions de barils, était largement due au faible niveau des importations, qui ont baissé de près d'un million de barils par jour, et non à une diminution de la production, qui est presque resté stable.

Depuis la mi-mars, «les cours ont bondi de 20 dollars (le baril), alors même que les réserves de brut ont augmenté de 40 millions de barils» aux États-Unis, s'est étonné M. Cooper. «Cette hausse des prix ne correspond pas à une véritable amélioration de l'équilibre entre l'offre et la demande.»

Les observateurs sont particulièrement divisés quant aux conclusions à tirer de la baisse persistante du nombre de puits en activité aux États-Unis, selon le décompte hebdomadaire qu'actualisera vendredi le groupe parapétrolier Baker Hughes.

Les analystes les plus optimistes estiment que ce déclin ne peut qu'annoncer un reflux de la production américaine, tandis que d'autres soulignent que cette évolution n'a toujours pas eu lieu.

De plus, «tant que l'on restera autour de soixante dollars le baril, il y a un risque de voir repartir à la hausse la production américaine», face à l'attrait de ce rebond des cours, a prévenu Matt Smith, de Schneider Electric.

L'industrie résiste 

Les observateurs sont particulièrement divisés quant aux conclusions à tirer de la baisse persistante du nombre de puits en activité aux États-Unis, selon le décompte hebdomadaire qu'actualisera vendredi le groupe parapétrolier Baker Hughes.

Les analystes les plus optimistes estiment que ce déclin ne peut qu'annoncer un reflux de la production américaine, tandis que d'autres soulignent que cette évolution n'a toujours pas eu lieu.

De plus, «tant que l'on restera autour de soixante dollars le baril, il y a un risque de voir repartir à la hausse la production américaine», face à l'attrait de ce rebond des cours, a prévenu Matt Smith, de Schneider Electric.

Dans l'ensemble, «on continue à voir les groupes américains faire état de meilleurs résultats qu'attendu», ce qui ne semble pas devoir les encourager à abaisser leur offre, a ajouté M. Cooper.

Le géant pétrolier américain ExxonMobil a notamment réussi à limiter les dégâts de la chute des prix du pétrole au premier trimestre, grâce au raffinage et à des économies qui lui ont permis de dégager de gros bénéfices, selon des résultats publiés fin avril. Son concurrent Chevron a néanmoins annoncé des chiffres moins bien accueillis.

De plus, le dollar, qui s'affaiblit depuis le mois dernier, a regagné un peu de force jeudi, ce qui a privé le marché pétrolier, où les échanges sont libellés en monnaie américaine, d'un soutien assez régulier au cours des dernières séances.

Sur le plan international, le marché n'a pas trouvé plus de soutien, d'autant que l'«on n'a pas reçu de nouvelles particulièrement mauvaises du Moyen-Orient, du moins pas pires que d'habitude», a rapporté James Williams, de WTRG Economics.

Par exemple, les cours n'ont pas vraiment semblé portés par une nouvelle offensive du groupe Etat islamique vers la raffinerie de Baïji, la plus importante d'Irak.