Les prix du cuivre échangés sur le London Metal Exchange, ont plongé cette semaine, toujours plombés par les inquiétudes sur la Chine, et après les révisions de la Banque mondiale sur la croissance, un contexte morose qui a tiré tous les métaux de base vers le bas.

Les cours du cuivre pour livraison dans trois mois ont atteint leur plus bas niveau depuis le 22 juillet 2009, à 5353,25 dollars la tonne, perdant plus de 15 % depuis le début de l'année.

Les prévisions des analystes dans leurs notes prospectives n'étaient globalement pas optimistes sur le cuivre en ce début d'année, mais la dégringolade des cours du cuivre a tout de même pris le marché par surprise.

Baromètre de la santé économique

La réduction des prévisions de la Banque mondiale sur la croissance de l'économie mondiale a été avancée par de nombreux experts comme l'une des raisons derrière la dégringolade des prix du cuivre.

La Banque mondiale a revu à la baisse ses estimations sur la croissance de l'économie mondiale à 3 % en 2015, soit 0,4 point de moins qu'il y a six mois, et à 3,3 % en 2016.

«L'économie mondiale a toujours du mal à se reprendre, car beaucoup de pays à haut-revenus se débattent avec l'héritage de la crise économique et les pays émergents sont moins dynamiques que par le passé,» a noté la Banque mondiale.

Le cuivre qui est considéré comme le baromètre de l'économie mondiale, et est même appelé «Docteur cuivre», a souffert de la faiblesse de la croissance économique mondiale qui pèse sur la demande ces derniers mois, d'autant que l'offre de cuivre est déjà excédentaire sur les marchés.

Selon Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank, la Banque mondiale a en particulier mentionné un ralentissement de l'économie chinoise comme l'une des raisons de la réduction de ses estimations.

«Cela met en lumière la faiblesse du cuivre, car la Chine consomme plus de 40 % de l'offre mondiale», souligne l'analyste.

Panique des spéculateurs

Mais selon des analystes, le mouvement baissier soudain du cuivre mercredi avait au final peu à voir avec les fondamentaux du marché.

«La vente en masse du cuivre ne trouve pas de réponse dans les fondamentaux du marché. C'est plutôt une combinaison de facteurs, à savoir la fuite des fonds d'investissement du secteur des matières premières, la contagion de la peur liée à la chute des prix du pétrole, et la faiblesse de la demande saisonnière pour le cuivre avant le Nouvel An chinois», ont précisé les analystes de Commerzbank.

En effet, la période de congés autour du Nouvel An chinois est souvent synonyme d'un ralentissement de la demande de métaux de base, de la part du plus gros consommateur mondial des ces produits.

La forte dégringolade a été conduite par un mouvement de panique générale des investisseurs qui a entraîné une vague de vente massive de la part des spéculateurs, ont souligné les analystes de Capital Economics.

Le déclin des prix du cuivre est cohérent avec une petite baisse de forme du secteur manufacturier chinois et non avec un atterrissage brutal de l'économie chinoise, selon les analystes. Les cours du cuivre se sont d'ailleurs en partie repris depuis, tentant de se stabiliser.

Le cuivre a entraîné dans son sillage les autres métaux de base, l'aluminium a atteint mardi son plus bas niveau depuis le 21 mai 2014, à 1756,75 dollars la tonne. Le plomb est tombé le même jour à son minimum depuis le 7 juillet 2014, à 1743 dollars la tonne, et l'étain à son minimum depuis le 2 janvier, à 19 050 dollars la tonne.

Le nickel a atteint mardi son plus bas niveau depuis le 7 février 2014, à 13 945 dollars la tonne et le zinc a atteint un minimum depuis le 8 avril 20104, à 2005,75 dollars la tonne.