Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en légère baisse mardi, le marché restant focalisé sur la situation en Irak où les combats entre jihadistes et forces gouvernementales se poursuivaient sans toutefois perturber notablement les exportations d'or noir.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a lâché 14 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 106,03 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 114,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 34 cents par rapport à la clôture de lundi.

Les investisseurs «ont bien tenté de faire grimper le baril de brut au-delà de ses plus hauts niveaux en neuf mois (atteints la semaine dernière) au vu de l'incertitude qui règne en Irak», deuxième pays producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a remarqué Gene McGillian de Tradition Energy.

«Mais comme pour l'instant on n'a pas observé de perturbations sur l'offre irakienne de pétrole, le marché procède à des prises de profits», a-t-il ajouté.

La grande majorité des champs pétroliers et des oléoducs par lesquels est exporté le brut irakien sont en effet situés dans le sud du pays, épargné pour l'instant par les jihadistes de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL), qui ont lancé le 9 juin une vaste offensive au nord et à l'ouest et ne cessent d'engranger depuis de nouvelles conquêtes.

«Le scénario du pire s'éloigne pour l'instant» dans la mesure où «les exportations de pétrole à partir des ports du sud de l'Irak sont proches de leur niveau record», a souligné Phil Flynn de Price Futures Group.

Les forces gouvernementales ont de plus réussi mardi à stopper l'avancée des insurgés dans l'ouest du pays après avoir repoussé un assaut sur la ville de Haditha dans la province d'Al-Anbar et d'autres sur la raffinerie de pétrole de Baïji (nord), la plus grande d'Irak.

«On reçoit sans cesse des informations contradictoires, comme une attaque d'insurgés contre un convoi au sud de Badgad ou la vente d'une première cargaison de brut par les Kurdes via un nouvel oléoduc dans le nord», ce qui incite les investisseurs à la prudence, a noté Matt Smith.

Les acteurs du marché sont aussi dans l'attente de la publication, mercredi, du rapport hebdomadaire des autorités américaines sur l'état des réserves pétrolières dans le pays.

Selon la moyenne des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire, les réserves de brut sont attendues en baisse de 1,2 million de barils.

Les stock de produits distillés devraient avoir augmenté de 800 000 barils et ceux d'essence de 1,2 million de barils.

Toutefois, «à moins qu'on observe une grosse augmentation des réserves de brut, le rapport ne devrait pas détourner de façon drastique l'attention du marché des points chauds du monde», a souligné Gene McGillian en faisant référence à l'Irak et l'Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine a fait un pas mardi vers l'apaisement en levant la menace d'une intervention de l'armée russe en Ukraine.

Mais le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré ce même jour qu'il pourrait mettre fin au cessez-le-feu qu'il avait unilatéralement déclaré, après la mort de neuf soldats tués dans le crash de leur hélicoptère abattu par des rebelles prorusses.