Les chances d'adopter une nouvelle loi sur les mines se sont grandement améliorées hier.

Le nouveau projet de loi de compromis a été rédigé à l'initiative du gouvernement péquiste et du caquiste François Bonnardel. «Ça me satisfait», a dit le caquiste, qui croit que le projet de loi «n'a pas de couleur politique».

Les principales recommandations libérales s'y retrouvent, dit le chef libéral Philippe Couillard. La ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, renonce à son droit de regard sur les zones d'exclusion pour les mines et assouplit certaines exigences en matière de transformation et d'évaluation environnementale.

M. Couillard ne voit pas d'irritants dans le nouveau projet de loi. Il demande seulement à «préciser certains éléments». «Ce sont des détails essentiellement.» Ce travail peut se faire «relativement rapidement», croit-il.

Vers une prolongation de la session

La session parlementaire devait se terminer hier. Mais les trois grands partis se montrent ouverts à la prolonger de quelques jours pour adopter la réforme minière avant Noël. Au moment d'écrire ces lignes, on ne savait pas si les élus seraient rappelés à l'Assemblée nationale, probablement lundi ou mardi, pour prolonger la session et étudier le projet de loi avant de passer au vote.

Comme le projet de loi a été déposé après la date limite, le consentement des élus est nécessaire avant de passer à chaque étape qui précède le vote final. Québec solidaire n'a pas l'intention de bloquer le processus. Il n'y a rien dans ce projet de loi qui soit «inacceptable», dit sa porte-parole Françoise David. «C'est en deçà des attentes des citoyens», regrette-t-elle. Mais il s'agit néanmoins d'une avancée, et elle constate que plusieurs citoyens, municipalités et groupes environnementaux, pressent les élus de s'entendre pour modifier la loi sur les mines avant Noël.

Jeudi, l'industrie minière soutenait qu'il n'y avait pas «d'urgence» d'adopter la loi avant la fin de l'année. Elle a ajusté son message hier. L'Association de l'exploration minière a «exprimé son appui». Elle demande des modifications aux articles techniques portant sur la gestion des titres miniers, qui créeraient trop de paperasses avec les rapports annuels à faire, et sur la protection des renseignements stratégiques, pour ne pas que leur travail d'exploration soit dévoilé à leurs compétiteurs. La ministre Ouellet s'est dite prête à faire des amendements «de concordance».