Les prix du pétrole new-yorkais ont fini en hausse mardi, réagissant au soutien trouvé au Congrès américain à une intervention militaire en Syrie, souhaitée par le président Barack Obama.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre s'est arrogé 91 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 108,54 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance, coté sur l'Intercontinental Exchange (ICE), s'est renchéri de 1,45 dollar, pour finir à 115,68 dollars.

Barack Obama a reçu mardi des soutiens clés au Congrès pour autoriser des frappes contre le régime du président syrien, Bachar al-Assad.

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a ainsi déclaré vouloir «soutenir l'appel du président en faveur d'une action» en représailles à l'utilisation d'armes chimiques. Il s'agit d'un soutien politique décisif en vue des votes sur cette question prévus la semaine prochaine dans les deux chambres du Congrès.

«Ce soutien (républicain), en dépit des différences politiques, a accru la probabilité d'un conflit au Moyen-Orient qui présente le risque d'embraser la région», commente Bart Melek de TD Securities.

«On sait comment ça devrait commencer, on ne sait pas comment ça va se finir», souligne-t-il.

De fait, même si la Syrie reste un tout petit producteur de pétrole (quelques milliers de barils de pétrole par jour), les marchés craignent qu'une intervention internationale ne déstabilise l'ensemble du Moyen-Orient, région clef pour l'offre et l'acheminement de brut.

La semaine dernière, les cours du brut étaient montés à leur plus haut niveau depuis fin février à Londres (117,34 dollars) et depuis début mai 2011 à New York (112,24 dollars), portés par ces craintes d'une intervention contre la Syrie, où le régime du président Bachar al-Assad est soupçonné d'avoir lancé des attaques chimiques contre des populations civiles.

Les cours avaient repris leur souffle lundi, en raison de l'absence des investisseurs américains pour cause de jour férié aux États-Unis. Ils avaient aussi commencé en baisse mardi à l'ouverture à New York, avant de réagir également à un bon indicateur américain.

Sur le plan intérieur aux États-Unis, l'annonce d'une nouvelle accélération de l'activité des industries manufacturières en août a en effet conforté l'idée d'un renforcement de la reprise de la première économie mondiale, ce qui «implique une plus grande consommation d'énergie», note Bart Melek.

Les prix du WTI sont par ailleurs affectés par une progression du dollar face aux principales devises. Un renchérissement du billet vert a en effet tendance à rendre moins attractif le baril libellé en monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.