Les prix des métaux industriels au London Metal Exchange (LME) ont vigoureusement grimpé cette semaine, portés par les espoirs de voir la Chine et les États-Unis, principaux consommateurs de métaux, adopter des mesures de relance pour soutenir leurs économies à la peine.

Dans un marché sans grand volume, de nombreux opérateurs étant absents pour leurs congés estivaux, les cours des métaux ont été aidés par «les attentes de mesures de relance aux États-Unis et en Chine (au cours du quatrième trimestre), pour soutenir la croissance économique», a observé Michael Lewis, analyste de Deutsche Bank.

Ainsi, les prix ont nettement accru leurs gains après la publication mercredi soir des minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), dans lesquelles les dirigeants de l'institution indiquaient ne pas exclure d'augmenter «sous peu» leur soutien à l'économie américaine.

De telles mesures de la banque centrale contribuent à stimuler les investissements dans les matières premières, mais aussi à diluer la valeur du dollar, rendant encore plus attractifs les achats de métaux libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises.

Cette perspective a été tempérée dès jeudi par le président de l'antenne de la Fed de Saint-Louis James Bullard, qui a estimé que «les minutes sont un peu dépassées» en raison d'«un léger mieux dans les données (macroéconomiques) depuis» la dernière réunion, mais cela n'a pas entamé l'enthousiasme du marché.

Par ailleurs, les opérateurs n'ont guère été refroidis jeudi par l'annonce d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine, selon un indicateur provisoire de la banque HSBC.

«Les prix des métaux fluctuent au gré des indicateurs chinois et des spéculations» sur l'annonce prochaine de nouvelles mesures de relance économique en Chine, a indiqué Kathrin Goretzki, analyste de UniCredit, notant que «la baisse de l'inflation offrait une plus grande marge de manoeuvre à la Banque centrale chinoise» pour soutenir un environnement économique morose.

Cependant, «comme les attentes de stimulus économique (aux États-Unis et en Chine) restent le principal facteur de la hausse des prix des métaux, si ces attentes ne se concrétisent pas, cela ouvrira la voie à un mouvement de déception» sur le marché, a averti William Adams, analyste de Fast Markets.

Sur le front de l'offre, le géant minier BHP Billiton a indiqué mercredi repousser certains projets importants en Australie, comme l'extension de sa principale mine en Australie, Olympic Dam d'où sont extraits du cuivre mais aussi de l'or et de l'uranium, la baisse des prix des métaux depuis un an ayant sévèrement amputé les résultats du groupe.

«Étant donné les difficultés du marché, d'autres producteurs miniers devraient l'imiter» et geler les projets de développement, «ce qui pénalisera l'offre de métaux à moyen et long terme, et in fine devrait contribuer à tirer les prix vers le haut», ont estimé les experts de Commerzbank.

Le CUIVRE est monté jeudi à 7720,50$ la tonne, au plus haut depuis un mois. Le métal rouge reste soutenu par le rétrécissement de l'offre: selon le Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG), le déficit de production sur le marché mondial est grimpé sur les cinq premiers mois de l'année à 405 000 tonnes, contre 98 000 tonnes sur la même période en 2011.

Le NICKEL s'est hissé vendredi à 16 525$ la tonne, un sommet depuis le 6 juillet.

L'ETAIN est monté vendredi à 20 450$ la tonne, au plus haut depuis le 14 mai.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7660$ vendredi vers 10h contre 7537$ une semaine plus tôt vers la même heure.

L'aluminium valait 1918$ la tonne contre 1857$.

Le plomb valait 1967$ la tonne contre 1872$.

L'étain valait 20 325$ la tonne contre 18 460$.

Le nickel valait 16 531$ la tonne contre 15 467$.

Le zinc valait 1882$ la tonne contre 1800$.