Le maire de Matagami, René Dubé, et l'ex-maire de Chibougamau, Don Bubar, ont tous deux salué l'entente sur la création d'un gouvernement régional à la Baie-James, sans déborder d'enthousiasme, toutefois. M. Dubé exhorte le gouvernement du Québec à venir expliquer les détails de l'entente à la population jamésienne sans tarder.

«Maintenant que l'entente est signée, la responsabilité du gouvernement est de venir informer les travailleurs jamésiens du contenu de l'entente et d'expliquer les changements qui se produiront», dit celui qui a participé aux négociations sectorielles, mais qui n'était pas à la table lors du sprint final des négociations entre le gouvernement du Québec et le Grand Conseil des Cris. Il faut que ceux qui ont signé l'entente viennent sur le territoire l'expliquer tout de suite, pas dans deux ou trois mois.»

Les Jamésiens sont les habitants non autochtones du territoire de la Baie-James.

Par ailleurs, le maire Dubé applaudit le maintien de la Société de développement de la Baie-James (SDBJ). Le bras investisseur du gouvernement québécois dans le Nord devait à l'origine être démembré et ses éléments d'actif transférés au gouvernement régional.

M. Dubé a assisté à la cérémonie soulignant la signature de l'entente, mardi, à Québec. Contrairement à ce qu'on a écrit hier, le maire de Chapais, Steve Gamache, était présent également, de même que le maire de la localité de Radisson.

De son côté, Don Bubar, 73 ans, qui a été maire de Chibougamau de 1999 à 2009, indique que le principal gain pour les Jamésiens est de pouvoir enfin parler d'une seule voix. «Notre influence politique va augmenter auprès des élus à Québec, mais surtout auprès de la bureaucratie provinciale», dit l'administrateur de sociétés minières qui vit à Chibougamau depuis 1955. Ça va nous donner une force politique que l'on n'avait pas avant.»

Il se dit néanmoins perplexe sur la cohésion du futur gouvernement, compte tenu de la taille de celui-ci.

L'entente prévoit la création d'un gouvernement régional dont relèvera la vaste majorité des terres publiques de la Baie-James. L'instance sera composée à parité de 11 représentants cris et de 11 Jamésiens, pour les 10 prochaines années. Le gouvernement sera vraisemblablement situé à Matagami pour les cinq premières années, où se trouve actuellement le siège de la Municipalité de Baie-James (MBJ) qui cessera d'exister.