Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont de nouveau trébuché cette semaine, précipités à des niveaux plus vus depuis au moins le début de l'année par un regain d'inquiétude sur la zone euro et un net renforcement du dollar.

Les cours des métaux de base avaient pourtant enregistré un certain répit en début de semaine, dopés par des propos rassurants du premier ministre chinois Wen Jiabao, qui a assuré vouloir donner une priorité accrue à la croissance économique du pays, premier consommateur de métaux de la planète.

«Le moral des investisseurs a été dopé par ce discours ouvrant la voie à de nouvelles mesures de relance, et un soutien accru à des secteurs comme les infrastructures et l'automobile», a observé Dan Smith, analyste de Standard Chartered.

Les chiffres du commerce extérieur chinois, révélant notamment un bond de 28% des importations de cuivre du pays en avril sur un an, ont également conforté les opérateurs.

Mais l'embellie a été de très courte durée, dans un marché obsédé par les déboires de la zone euro, alors que s'avivent les craintes de voir la Grèce sortir de l'Union monétaire en cas de victoire des partis anti-austérité lors du nouveau scrutin législatif, celui du 6 mai n'ayant pas permis la formation d'un gouvernement, mi-juin dans le pays.

«La Grèce reste une inquiétude majeure pour le marché et le restera jusqu'aux élections du 17 juin, c'est la raison pour laquelle de nombreux opérateurs sont réticents à prendre des positions trop importantes» sur le marché des métaux, entretenant le manque d'élan du marché, a noté M. Smith.

Dans ce contexte, les prix des métaux ont reperdu du terrain dès mardi, à la veille d'un sommet des dirigeants de l'Union européenne (UE) à Bruxelles. Sur les deux séances de mardi et mercredi, le cuivre a ainsi abandonné jusqu'à 4%.

«Mercredi a été une séance de vente massive sur l'ensemble des métaux, en raison des craintes sur la Grèce mais aussi du renchérissement du dollar» face à un euro laminé, a souligné William Adams, économiste de la société Fast Markets.

Le renforcement du billet vert contribuait à rendre moins attractifs les achats de matières premières pour les investisseurs munis d'autres devises.

Le sommet européen de mercredi soir n'a finalement rien fait pour rassurer les opérateurs, mettant en lumière les désaccords du président français François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel sur les mesures à prendre pour contrer la crise, et notamment la question des euro-obligations.

Les prix ont ensuite tenté de se ressaisir en fin de semaine dans un marché sans conviction.

«Mais ce rebond risque d'être un réflexe éphémère, étant donné des indicateurs en berne dans la zone euro (dont l'annonce jeudi d'une forte contraction en mai de l'activité dans le secteur privé, ndlr) et la publication en Chine jeudi du baromètre de la banque HSBC montrant un nouveau recul de l'activité manufacturière», a estimé M. Adams.

Selon lui, «les dangers pesant sur la demande devraient continuer de plomber les prix».

Le CUIVRE, baromètre du marché, est tombé mercredi à 7503$ la tonne, son niveau le plus faible depuis début janvier.

Le même jour, l'ALUMINIUM a chuté à 1999$ la tonne, un nouveau plus bas depuis fin décembre, tandis que le NICKEL atteignait 16 720$ la tonne, son niveau le plus faible depuis début décembre.

Le PLOMB est quant à lui tombé mercredi à 1906$ la tonne, un niveau plus vu depuis fin octobre.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7637$ vendredi vers 11h30 contre 7716$ une semaine plus tôt.

L'aluminium valait 2014$ la tonne contre 2059$.

Le plomb valait 1952$ la tonne contre 1964$.

L'étain valait 19 900$ la tonne contre 19 332$.

Le nickel valait 17 011$ la tonne contre 17 153$.

Le zinc valait 1895$ la tonne contre 1915$.