Le ministre des Ressources naturelles Clément Gignac a accusé la chef péquiste Pauline Marois de mentir, jeudi, en affirmant qu'une entreprise minière bénéficierait d'un généreux tarif d'électricité pour s'établir sur le territoire du plan nord.

M. Gignac a soutenu que le tarif de 3,6 cents le kilowattheure était une hypothèse de travail utilisée par l'entreprise Adriana Resources dans un document déposé aux autorités réglementaires.

Durant la période des questions, Mme Marois a soutenu qu'Hydro-Québec avait consenti à l'entreprise ce tarif préférentiel, ce qu'elle comparait à l'équivalent d'une subvention de 100 millions $.

Dans un point de presse qui a suivi, M. Gignac a taillé en pièces les propos de Mme Marois. Le ministre a accusé la chef péquiste d'avoir induit la Chambre en erreur.

«Je n'ai pas dit qu'Adriana a menti, a-t-il dit. Mme Marois a dit qu'Hydro-Québec avait convenu d'un tarif de 3,6 cents avec Adriana. Ça, elle a induit la Chambre en erreur. Ça, c'est un mensonge.»

M. Gignac a affirmé que des discussions sont en cours avec Adriana. Sans vouloir s'avancer sur un tarif qui pourrait être consenti, le ministre a assuré qu'Hydro-Québec se réservera un profit dans l'entente avec l'entreprise.

«Il n'y a aucune entente sur le tarif d'électricité avec Adriana qui a été conclue, a-t-il dit. Il y a eu des discussions au niveau approvisionnement d'électricité, c'est normal.»

La projet minier d'Adriana Resources est situé entre Schefferville et Kuujjuaq, dans le nord du Québec, où se trouve un gisement de fer, près du lac Otelnuk.

Avec son partenaire, le producteur d'acier chinois Wisco, Adriana réclame l'aménagement de 815 kilomètres de voies ferrées ainsi que l'agrandissement du port de Sept-Îles.

Adriana avait inclus le tarif de 3,6 cents de kWh dans un prospectus destiné notamment aux investisseurs, qui a été déposé en avril dernier auprès des autorités en valeurs mobilières du Canada.

En Chambre, Mme Marois a utilisé le document pour accuser le premier ministre Jean Charest de ne pas exiger une part conséquente des profits tirés de l'exploitation des ressources naturelles sur le territoire du Plan Nord, un projet de développement économique au nord du 49e parallèle.

«Le premier ministre refuse de faire le débat sur la transformation de nos ressources ici, a-t-elle dit. En ce moment, les minières commanditent le premier ministre et le premier ministre commandite les minières.»

M. Charest a défendu le Plan Nord, son projet-phare, assurant que le Québec profitera des retombées.

«Il n'est pas question pour nous, puis il ne sera jamais question pour nous de vendre notre énergie en deçà évidemment de ce que ça coûte avec le coût marginal, puis un profit», a-t-il dit.