Les prix du pétrole ont fini en hausse vendredi, portés par l'amélioration du marché de l'emploi aux États-Unis, premier consommateur de brut de la planète.

Le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier a gagné 76 cents par rapport à la clôture de jeudi, à 100,96$ sur le New York Mercantile Exchange.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 109,94$ sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 95 cents par rapport à la clôture de jeudi.

«Le marché a progressé sur les chiffres de la baisse du chômage. Bien que beaucoup de personnes aient quitté le marché du travail, on a crée des emplois, et c'est une bonne nouvelle», s'est félicité Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Le taux de chômage est tombé en novembre à 8,6%, son niveau le plus faible depuis mars 2009. La population active a fortement baissé en novembre mais le nombre de personnes sans emploi a chuté près de deux fois plus vite, en reculant de 594 000 par rapport à octobre.

C'est la plus forte baisse du nombre de chômeurs recensée depuis juillet 1983 aux États-Unis, premier consommateur mondial de brut.

«Comme toujours, les chiffres officiels de l'emploi aux États-Unis secouent l'ensemble des marchés et font boule de neige», a résumé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

Le pétrole coté à New York a également profité de l'arrêt de la production de la raffinerie Marcus Hook, en Pennsylvanie, qui produisait 194 000 barils par jour. La société Sunoco, qui la détient, a expliqué jeudi soir être à la recherche d'un repreneur pour cette installation.

«Cela a joué sur les cours de l'essence vu qu'il va falloir compenser la baisse de la production», a souligné M. Lipow.

L'autre grand élément orientant à la hausse les prix du brut restait les tensions entourant l'Iran.

«L'inquiétude gagne le marché à propos de ce qui va être mis en place, avec la tentation d'empêcher la vente de pétrole iranien», a noté M. Lipow.

L'Union européenne et le Sénat américain ont durci jeudi les sanctions, notamment financières, contre l'Iran, deuxième pays producteur au sein de l'Opep, soupçonné par les Occidentaux de chercher à développer l'arme atomique.

«Il y a toujours le potentiel pour que ça aille bien plus haut en fonction de l'évolution de la situation, en particulier si on se dirige vers une confrontation», a souligné Andy Lipow.

«Une prime de risque est ajoutée aux cours qui ne devraient pas normalement être si élevés», a noté de son côté Bart Melek, de TD Securities, estimant à 15 dollars le décallage entre le cours actuel et le niveau auquel il faudrait s'attendre, compte tenu des fondamentaux du marché.

Le durcissement de ton adopté par les Occidentaux inquiète car «une intervention militaire n'est plus à exclure ce qui aurait une répercussion sur les exportations iraniennes et surtout le trafic dans le détroit d'Ormuz», par lequel transite 40% du pétrole mondial, a expliqué M. Melek.

En outre, les investisseurs suivaient toujours l'évolution de la crise de la dette. «La zone euro continue à être au centre des préoccupations, l'attention se portant sur les commentaires qui sont fait à l'approche du sommet (européen) du 9 décembre», vu comme décisif, ont souligné les analystes de JPMorgan.

Ces derniers ont souligné que «la France et l'Allemagne semblaient peu à peu aplanir leurs différents pour une solution permanente pour la zone euro, et les marchés accueillent cela positivement».