Les prix du pétrole continuaient de reculer vendredi à l'ouverture à New York, poursuivant leur dégringolade de la veille alors que les marchés s'inquiètent de plus en plus d'un possible retour de la récession aux États-Unis et en Europe.

Vers 09H15, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre s'échangeait à 81,61 $, en baisse de 77 cents par rapport à la veille. Il avait chuté de 5,20 $ (5,9%) jeudi.

«Le marché pétrolier continue de suivre à la trace les marchés boursiers et les inquiétudes concernant l'économie», a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

«On entend de plus en plus de gens parler de récession. Pour les consommateurs, cela peut se traduire par une prophétie auto-réalisatrice: s'ils s'inquiètent de la situation économique, ils vont réduire leurs dépenses», a-t-il expliqué.

Jeudi, les analystes de la banque américaine Morgan Stanley avaient revu à la baisse leurs prévisions de croissance mondiale pour cette année et l'année prochaine, et jugé les États-Unis et la zone euro «dangereusement proches de la récession».

Vendredi, c'est sa concurrente JPMorgan qui a réduit son estimation de croisssance pour les États-Unis, premier pays consommateur d'or noir, estimant que «les risques de récession (étaient) clairement élevés».

Les intervenants du marché pétrolier craignent que la tempête financière actuelle ne mette un coup de frein à la demande d'énergie mondiale, alors que la bonne tenue de la consommation, ajoutée aux troubles dans le monde arabe, avait propulsé les cours à plus de 100 $ au début de l'année.

«Juste au moment où une certaine stabilité revenait sur les marchés, après les fortes pertes causées par l'abaissement de la note des États-Unis par Standard & Poor's, les craintes d'un retour de la récession se renforcent à nouveau», ont constaté les analystes de Barclays Capital.

«Cela a provoqué un regain d'aversion pour le risque» de la part des investisseurs, «une tendance qui se poursuit» vendredi en début de séance, on-ils ajouté.

«Pour autant, si la crise de confiance persiste, nous ne la voyons pas encore se traduire par une crise sur le plan des fondamentaux» du marché pétrolier, c'est à dire sur le rapport entre l'offre et la demande, ont-ils tempéré.