La polémique a rebondi lundi en Roumanie autour d'un projet du groupe canadien Gabriel Resources de créer une mine d'or en Transylvanie sur un ancien site minier romain, après une récente autorisation archéologique émise par Bucarest dans ce dossier.

«Nous allons attaquer ce certificat en justice» a déclaré à l'AFP Eugen David, président de l'association Alburnus Maior, qui regroupe les habitants du village de Rosia Montana opposés au projet, dénonçant «la corruption» de certains hommes politiques impliqués dans le projet.

Bucarest a délivré jeudi un certificat de décharge archéologique pour une partie du Massif Carnic nécessaire à la compagnie Rosia Montana Gold Corporation (RMGC), contrôlée à plus de 80% par la société canadienne Gabriel Resources [[|ticker sym='T.GBU'|]], pour pouvoir exploiter à l'aide du cyanure une mine d'or à ciel ouvert.

Selon le ministère de la Culture, la compagnie devrait allouer 70 millions de dollars pour des travaux de conservation et de mise en valeur du patrimoine local.

«Il y a eu des discussions avec les villageois et avec d'autres parties impliquées. On a abouti à un compromis, à une situation qu'on considère comme favorable», a déclaré à l'AFP Radu Enache, porte-parole du ministère.

Selon lui, l'avis consultatif positif donné par la Commission nationale d'archéologie «ne peut pas être ignoré».

D'autres partisans du projet, dont Eugen Furdui, maire de Rosia Montana, se sont également réjouis de la décision des autorités.

«C'est le seul moyen d'avoir une infrastructure moderne, des emplois, un environnement réhabilité et une localité où les touristes puissent venir avec plaisir», a estimé M. Furdui dans une lettre ouverte.

Mais une quinzaine d'archélogues et d'historiens ont accusé le ministère de s'être plié aux «intérêts financiers de RMGC» car l'extraction de l'or en excavant des millions de tonnes de roche aboutira à «sacrifier» les galeries romaines.