L'entreprise canadienne Fortis (T.FTS) a raflé Central Vermont Public Service (CV) au nez et à la barbe des autres participants à une enchère à laquelle aurait aussi participé Gaz Métro.

Fortis, entreprise de Terre-Neuve, a accepté de payer 700 millions US pour l'entreprise du Vermont, une somme qui inclut une dette de 230 millions US.

Le prix payé correspond à 35,10$ l'action, soit 44% de plus qu'à la fermeture du marché vendredi dernier. Le marché a mal réagi à la transaction, et le titre de Fortis a dégringolé de 2% au cours de la journée d'hier, pour clôturer à 32,97$. Fortis est la principale entreprise privée de production et de distribution d'électricité du Canada. Elle est active dans cinq provinces canadiennes: la Colombie-Britannique, l'Alberta, l'Ontario, ainsi que l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve.

C'est la première fois que Fortis met les pieds aux États-Unis et l'entreprise qu'elle a ciblée, Central Vermont Public Service, est un client et un partenaire important d'Hydro-Québec et de Gaz Métro.

Hydro, qui vient de conclure un contrat de vente d'électricité à long terme avec Central Vermont, estime que la transaction ne changera rien. «On a une bonne relation d'affaires avec eux depuis plusieurs décennies», a expliqué la porte-parole de la société d'État, Arianne Connors.

Elle a précisé qu'Hydro n'avait pas participé au processus d'enchères organisé par le conseil d'administration de Central Vermont pour trouver un acheteur.

Gaz Métro, qui est déjà propriétaire de Green Mountain Power, l'autre distributeur d'électricité du Vermont, aurait soumis une offre d'achat, mais l'entreprise a refusé hier de confirmer ou d'infirmer cette information.

Central Vermont Public Service est la dernière des petites entreprises de services publics des États-Unis à tomber dans l'escarcelle d'une plus grande. Les importants investissements requis pour moderniser les réseaux électriques expliquent la vague actuelle de consolidation dans ce secteur.

«Fortis nous apporte la solidité financière et nous donne l'accès aux marchés des capitaux qui n'est pas disponible pour les entreprises plus petites», a commenté Larry Reilly, président et chef de la direction de Central Vermont.

Ce dernier conserve son poste et l'entreprise garde son siège social de Rutland, au Vermont. Central Vermont sert 160 000 clients et emploie 520 personnes. Aucune perte d'emplois n'est prévue à la suite de la transaction, qui doit encore être approuvée par les actionnaires de Central Vermont et les autorités réglementaires américaines.

Fortis veut se servir de Central Vermont comme tremplin pour augmenter ses activités aux États-Unis. L'entreprise distribue du gaz et de l'électricité à 2,1 millions de clients au Canada. Ses revenus ont atteint 3,7 milliards en 2010.

Son président, Stan Marshall, s'attend à ce que l'acquisition de Central Vermont augmente les profits de Fortis dès la première année.

Fortis est établie à Terre-Neuve et entretient de bonnes relations avec le gouvernement de cette province, mais l'entreprise n'a pas l'intention d'investir dans le développement du Bas-Churchill, a indiqué son président récemment.