Les prix du pétrole se sont nettement repliés jeudi à New York, alors que les inquiétudes macroéconomiques ont pour une fois pris le pas sur les tensions géopolitiques dans le monde arabe.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril a terminé à 102,70 dollars, en baisse de 1,68 dollar par rapport à la veille.

«Le centre d'attention des investisseurs a changé aujourd'hui, s'éloignant de ce qui se passe en Afrique du Nord et au Moyen-Orient», a noté Matt Smith, de Summit Energy.

Malgré la poursuite des combats en Libye, le marché a cédé à la baisse face à l'accumulation de nouvelles macroéconomiques décevantes: déficit commercial surprise en Chine, abaissement de la note de l'Espagne par l'agence d'évaluation financière Moody's qui a fait reculer l'euro (et progresser le dollar) et accru les inquiétudes sur la santé du Vieux Continent.

La Chine, moteur de la demande en énergie, a dévoilé son premier déficit commercial en près d'un an. Les prix en forte hausse de certaines matières premières ont également joué un rôle.

«Pour le marché, c'est un signe que l'économie chinoise ralentit et que cela va affecter la demande en pétrole», a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Après être tombé jusqu'à un peu plus de 100 dollars, le baril de brut échangé à New York a toutefois soudainement effacé la quasi-totalité de ses pertes après des informations selon lesquelles la police saoudienne aurait tiré sur des manifestants.

Trois manifestants chiites ont été blessés à Al-Qatif, dans l'est de l'Arabie saoudite, par des tirs de la police qui tentait de disperser un rassemblement demandant la libération de prisonniers, a indiqué à l'AFP un témoin.

L'est de l'Arabie saoudite concentre l'essentiel du pétrole du pays, le plus grand producteur de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), a rappelé Andy Lipow.

Enfin, pendant la dernière heure d'échanges sur le marché new-yorkais, le prix du baril est retombé.

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