Les prix du pétrole se sont repliés mardi à New York, au lendemain d'une forte hausse, sous le coup des angoisses des investisseurs face à la crise budgétaire qui semble s'aggraver en zone euro.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier a terminé à 84,11$, en recul de 1,62$ par rapport à la veille.

Il a effacé la plus grande partie de ses gains de lundi (+1,97$) enregistrés en réaction aux tensions géopolitiques sur la péninsule coréenne et au Proche-Orient.

«Les inquiétudes entourant le plan de sauvetage de l'Irlande, avec l'attention du marché qui se porte maintenant vers l'Espagne, entraîne une aversion générale des investisseurs pour le risque, ce qui pèse sur les cours du brut», a observé Matt Smith, de Summit Energy.

«On voit simplement une pression de vente s'exercer sur le brut en raison du pessimisme général sur les marchés, ce qui n'est pas surprenant vu toutes les mauvaises nouvelles», a-t-il ajouté.

Selon l'analyste cependant, «il n'y a pas de raison de vendre en dessous de 80$» le baril, vu l'évolution de la demande pétrolière dans le monde, ce qui permet aux cours de l'énergie de tenir relativement bon.

Loin de calmer les marchés, l'adoption dimanche du plan d'aide à l'Irlande a accru les craintes de voir la crise de la dette se propager notamment à l'Espagne ou au Portugal. L'euro est d'ailleurs passé mardi sous 1,30$ pour la première fois depuis mi-septembre.

Une aggravation de la crise européenne «pourrait se traduire par l'adoption de nouvelles mesures d'austérité, et donc réduire la demande de pétrole», a relevé de son côté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Ce renchérissement de la monnaie américaine pèse par ailleurs fortement sur les cours des matières premières, libellées en dollars, pour les acheteurs munis d'autres devises.