Mine de rien, les projets déjà annoncés ou envisagés par Rio Tinto Alcan et Alcoa vont augmenter de 20% la production d'aluminium du Québec.

À elle seule, Rio Tinto Alcan planifie une augmentation de plus de 400 000 tonnes à ses usines du Saguenay au cours des 10 prochaines années. Cette nouvelle production proviendra de l'usine pilote utilisant la nouvelle technologie AP 50 et de l'agrandissement de l'usine d'Alcan.

Alcoa, de son côté, a entrepris d'ajouter 110 000 tonnes à son aluminerie de Baie-Comeau, grâce à des travaux de modernisation qui se poursuivront jusqu'en 2015.

L'entreprise de Pittsburgh a toujours l'intention de doubler un jour la capacité de son usine de Deschambault en y ajoutant 300 000 tonnes. Ce projet «n'est pas priorisé pour le moment», a indiqué la porte-parole d'Alcoa, Lysane Martel, qui ajoute toutefois que le portefeuille d'investissement de l'entreprise est en révision constante.

Contrairement à Rio Tinto Alcan, qui peut produire elle-même une grande partie de l'énergie dont ses usines ont besoin, Alcoa doit absolument s'entendre avec le gouvernement du Québec pour obtenir de l'électricité.

Rio Tinto Alcan, pour sa part, soutient qu'elle aura l'énergie nécessaire pour réaliser ses projets d'expansion, qui seront mis en service graduellement, selon les conditions du marché.

Au total, c'est près de 600 000 tonnes d'aluminium de plus que ces projets permettront de produire, soit 20% de plus que les 3 millions de tonnes produites en 2009.

Une politique floue

Les intentions du gouvernement québécois en ce qui concerne l'expansion des alumineries demeurent floues. Après avoir mis un frein aux largesses du gouvernement précédent envers cette industrie, les libéraux se montrent aujourd'hui de plus en plus conciliants.

Le gouvernement Charest a renouvelé les droits hydrauliques et les ententes d'approvisionnement à long terme avec Rio Tinto Alcan et Alcoa, ce qui assure le maintien de la production actuelle pour des décennies à venir.

Dans son dernier budget, le ministre des Finances Raymond Bachand a épargné les alumineries de la hausse des tarifs d'électricité de 3,7% par année qui frappera tous les Québécois à partir de 2014. Que répondra le gouvernement aux prochaines requêtes des alumineries pour obtenir plus d'électricité à bas prix? La question a été posée au ministère des Ressources naturelles, qui nous a renvoyée au ministère du Développement économique, qui nous a conseillé de nous adresser au ministère des Ressources naturelles...

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Une industrie lourde

Production au Canada - 3,1 millions de tonnes

Production au Québec - 2,8 millions de tonnes

Usines au Québec - 10

Emplois - 10 500