L'action du numéro un mondial de l'éolien Vestas a perdu près du quart de sa valeur en Bourse après que le groupe danois a de nouveau révisé à la baisse ses prévisions pour 2010 et annoncé des résultats décevants au deuxième trimestre.

Au terme d'une séance noire à la Bourse de Copenhague, le titre Vestas a terminé sur une lourde chute de 23,1% à la clôture, dans un marché en repli de 1,8%, trahissant une véritable crise de confiance, selon des analystes.

Cette chute brutale «ne peut s'expliquer simplement par la révision à la baisse des attentes ni par les mauvais résultats», selon Michael Friis Joergensen, analyste de Alm.Brand.

«Il s'agit d'une crise de confiance entre Vestas et le marché, car les investisseurs s'étonnent que le patron de Vestas, Ditlev Engel, n'ait pas annoncé un avertissement sur les résultats plus tôt comme il avait l'habitude de le faire dans le passé», a-t-il déclaré à l'AFP.

Vestas prévoit désormais un chiffre d'affaires d'environ 6 milliards d'euros contre 7 milliards antérieurement, et une marge opérationnelle (Ebit) de 5-6% contre 10-11% précédemment, indique-t-il dans son rapport de résultats du deuxième trimestre.

Les résultats décevants au deuxième trimestre s'expliquent, selon la direction, par les retards de projets liés aux retombées de la crise financière internationale et le fait que Vestas n'a pas ajusté ses capacités à cette conjoncture difficile.

«En réalité, Vestas a vu la fourniture de nombre de ses commandes fermes repoussées en 2011-2012, ce qui explique qu'elles ne pouvaient être comptabilisées dans l'exercice actuel», souligne M. Joergensen.

Entre avril et juin, Vestas a affiché une perte nette de 119 millions d'euros contre un bénéfice net de 43 millions un an plus tôt. Le résultat opérationnel (Ebit) a été négatif de 148 millions d'euros.

Le chiffre d'affaires a chuté de 17% durant la même période à 1 milliard d'euros.

Lors d'une téléconférence, le PDG de Vestas a estimé que son groupe est «en fait beaucoup plus fort que n'indiquent les chiffres du premier semestre qui sont le reflet des baisses des commandes enregistrées tout au long de l'année dernière».

La bonne nouvelle est en effet venue des commandes, qui ont atteint 3.031 mégawatts au deuxième trimestre, le plus haut niveau jamais enregistré par Vestas.

Malgré les «défis» posés par les difficultés du marché et de la crise du crédit, son groupe vise toujours à réaliser son objectif «Triple 15»: un chiffre d'affaires de 15 milliards d'euros et une marge d'exploitation de 15% en 2015, selon M. Engel.

Conséquence de ses surcapacités, le nombre d'employés ayant augmenté au premier semestre de 6% à 22 392 personnes, Vestas va supprimer 600 emplois, 300 au Danemark et 300 à l'étranger, indique le groupe.

Dans les autres pays où il embauche, Vestas prévoit désormais moins de 3000 recrutements contre 3400 jusque-là, pour atteindre des effectifs totaux de 23 500 personnes à la fin de l'année.