Année 2008. La BMO Banque de Montréal et la Banque TD annoncent toutes deux qu'elles seront carboneutres avant la fin de l'année 2010. En clair, ça veut dire que les deux institutions s'engagent devant leurs actionnaires et leurs clients à n'émettre aucun gaz à effet de serre d'ici la fin de l'année en cours.

Rien n'oblige actuellement les entreprises canadiennes à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Et les banques, qui sont de faibles émettrices, peuvent parier sans trop de crainte qu'elles n'auraient pas à le faire même si une loi venait à être adoptée prochainement.

«Nous voulions montrer qu'on ne fait pas juste parler. Nous voulions démontrer du leadership», explique Jim Johnston, directeur général, durabilité environnementale, chez BMO Banque de Montréal, pour expliquer l'idée derrière l'objectif.

Les motivations sont semblables à la TD.

«Nous voulions faire de la TD un leader nord-américain dans le secteur de l'environnement. Mais pour faire bouger un navire de 74 000 employés comme celui de la TD en Amérique du Nord, il fallait fixer des échéanciers. Nous avons pensé que de fixer l'objectif agressif de devenir carboneutre en 2010 attirerait l'attention au sein de la banque et inciterait les gens à faire quelque chose», dit Karen Clarke-Whistler, chef de l'environnement de la banque.

Pour atteindre leur objectif, les deux banques ont adopté une approche très semblable. Elles ont commencé par mettre en place des programmes d'efficacité énergétique dans leurs bâtiments, puis ont décidé d'alimenter une partie d'entre eux avec de l'énergie renouvelable.

«Il faut cependant reconnaître qu'on ne peut pas tout faire du jour au lendemain et que, peu importe les efforts qu'on fait à l'interne, on ne peut amener nos émissions complètement à zéro», dit M. Johnston, de la BMO.

D'où l'idée d'acheter des crédits de carbone pour compenser les émissions résiduelles. Les deux banques ont été séduites par l'idée du Greening Canada Fund, qui permet de soutenir des projets communautaires et de réinjecter l'argent dépensé au Canada.

La BMO s'est donc engagée à investir 10 millions dans le fonds. La TD y a mis 3 millions, en plus d'investir dans d'autres fonds de carbone volontaires, dont l'un achète ses crédits de carbone de projets de réduction en milieu autochtone.

Les crédits de carbone du Greening Canada Fund seront répartis entre la TD et la BMO au prorata de leurs investissements dans le fonds, venant ainsi fermer la boucle d'un cycle financier amorcé dans les salles des fournaises de dizaines d'écoles montréalaises de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.