L'industrie québécoise du crabe des neiges s'inquiète des prévisions selon lesquelles les stocks du crustacé disponibles pour la pêche commerciale risquent de chuter de moitié, ce qui ferait diminuer les quotas de pêche dans la même proportion.

Au terme de la réunion annuelle du Comité consultatif du crabe des neiges du golfe Saint-Laurent qui s'est tenue à Moncton, au Nouveau-Brunswick, le capitaine du bateau Jean-Mathieu, Denis Eloquin, a qualifié de «dramatique» la situation du crabe des neiges.

M. Eloquin s'attend ainsi à ce que le quota global de pêche soit réduit de moitié par rapport à l'an dernier. Les perspectives sont  aussi mauvaises pour 2011, a-t-il ajouté. Le capitaine espère tout de même que la situation n'empirera pas parce que cette pêche représente, selon lui beaucoup d'emplois, à la fois aux Iles-de-la-Madeleine mais également ailleurs.

Pour les pêcheurs de l'industrie, les mauvaises nouvelles s'accumulent puisque les prix au débarquement ne sont pas au rendez-vous. Selon M. Eloquin, les prix ont varié entre 1,30 $ et 1,90$ la livre l'an dernier, alors que pour rentabiliser ses opérations, il faudrait que ceux-ci soient d'au moins de 2,50$ la livre.

Mais il est encore trop tôt pour dire si les pêcheurs décideront de rester à quai, faute de perspectives de rentabilité en 2010, dit le capitaine.

Le directeur de l'usine de transformation du crabe Fruits de Mer Madeleine de l'Etang-du-Nord, Gaston Lapierre, préfère pour sa part attendre l'annonce du plan de gestion 2010, avant de commenter la situation.

Les scientifiques du ministère fédéral des Pêches et des Océans ont confirmé devant la comité de consultation, mercredi, que la population de crabe des neiges était en difficulté dans l'ensemble du sud du golfe Saint-Laurent.

En 2009, la biomasse totale disponible pour la pêche commerciale s'élevait à 48 000 tonnes. Lorsque la prochaine saison commencera au printemps, les scientifiques estiment qu'il n'en restera que 26 100 tonnes, une diminution de 46%.

Le chercheur scientifique et chef de section du crabe des neiges au Ministère, Mikio Moriyasu, a même souligné que la population de crabes était désormais à un seuil où une erreur de gestion pourrait faire en sorte qu'elle ne soit plus en mesure de se régénérer.