Après un record en 2008 et une rechute en 2009, l'année 2010 pourrait représenter un nouveau sommet dans le secteur minier québécois. L'investissement total augmentera de 30% et totalisera un niveau jamais vu de 2,2 milliards de dollars en 2010, du moins si les intentions exprimées l'automne dernier par les sociétés minières se confirment.

Ces données proviennent de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), qui effectue deux fois par année des sondages auprès des sociétés minières. L'Institut les a dévoilées hier en même temps que les données préliminaires pour 2009.

 

En 2009, justement, les sociétés ont investi 1,67 milliard dans le secteur minier, une baisse de 17% par rapport aux 2 milliards enregistrés en 2008. Les investissements miniers comprennent tant les dépenses d'aménagement de mines que celles d'exploration ou de mise en valeur.

Grâce au projet d'Osisko à Malartic et à l'expansion d'Agnico-Eagle dans ses trois mines, l'Abitibi-Témiscamingue est la région qui a profité le plus des investissements miniers en 2009 (39%). La Côte-Nord suit (30%), tandis que le Nord-du-Québec, premier en 2008, passe troisième (24%).

Reprise de l'exploration

Selon les manifestations d'intention des sociétés, les travaux d'exploration et de mise en valeur devraient s'établir à 467 millions en 2010. C'est moins que les 500 millions de 2008, mais largement plus que les 348 millions de 2009.

Dans la dernière, la part de l'exploration effectuée par les sociétés juniors a reculé de 78 à 64%, tandis que les plus grandes sociétés ont pris davantage de place dans cette activité.

«Certaines sociétés majeures ont commencé à réaliser que les coûts d'acquisition devenaient de plus en plus élevés, explique Raymond Beullac, responsable des enquêtes minières à l'ISQ. Elles ont réalisé que ce n'est pas une si mauvaise idée de continuer à explorer.»

L'or a accaparé 61% des dépenses d'exploration en 2009. Le cuivre, le zinc, le nickel et les autres métaux usuels ont perdu un peu de leur attrait, mais génèrent tout de même 16% des dépenses. L'uranium (13%), le diamant (3,2%) et le lithium (1,6%) suscitent aussi l'intérêt.