Les cours du pétrole restaient fermes lundi à l'issue d'une séance européenne peu animée, les cours se stabilisant autour de 78 dollars après leur baisse marquée de la semaine dernière.

Vers 17H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gagnait 16 cents à 77,27 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres.

À la même heure, le baril de «brut léger texan» (WTI) pour livraison en février, prenait 41 cents à 78,41 dollars lors des échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex).

Après avoir lâché plus de 4 dollars la semaine dernière, les cours du brut se sont stabilisés lundi dans une étroite fourchette de prix, autour de 78 dollars. La séance a été remarquablement calme en raison de la fermeture des échanges à la criée à New York, la journée étant fériée aux États-Unis.

«Les investisseurs devraient rester prudents après les propos de Richard Jones, le directeur adjoint de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), affirmant que la fin des mesures de relance dans le monde pourrait menacer la modeste reprise de la demande de pétrole cette année», prévenait cependant Myrto Sokou, analyste de la maison de courtage Sucden.

La semaine dernière, l'or noir avait nettement baissé, passant de plus de 82 dollars à quelque 78 dollars. Les cours avaient perdu le soutien lié à la vague de froid en début d'année. L'or noir avait de surcroît pâti d'une forte montée des stocks de fioul aux États-Unis ainsi que d'un regain d'inquiétudes à propos de la reprise mondiale.

Malgré cette récente baisse, les prix actuels du pétrole sont «très raisonnables», a déclaré lundi le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis Mohammad Ben Zaën al-Hameli, en marge d'un forum sur les énergies renouvelables. Les Émirats sont l'un des 12 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Sur le front macroéconomique, l'attention des marchés devrait se focaliser cette semaine sur le taux de croissance chinois au quatrième trimestre, publié jeudi. De nombreux économistes s'attendent à ce que la Chine annonce une forte accélération de sa croissance et renforce les mesures de resserrement monétaire, déjà engagées la semaine dernière, pour éviter une surchauffe de son économie.

Ce premier tour de vis monétaire «marque un point d'inflexion net par rapport à une politique monétaire super-laxiste, ce qui a amené de nombreux (opérateurs) à penser que la demande de pétrole chinoise allait souffrir en 2010», observait Francisco Blanch, analyste chez Merrill Lynch.

Se démarquant de l'opinion générale, M. Blanch juge toutefois qu'une «appréciation du yuan chinois rendra les prix du brut libellés en dollars moins chers en monnaie locale, ce qui aura un effet positif pour la demande de pétrole en Chine à court terme».

Sur le front géopolitique, le président nigérian Umaru Yar'Adua, hospitalisé depuis près de deux mois en Arabie saoudite, rentrera au pays dès qu'il aura obtenu le feu vert de ses médecins, a affirmé samedi à l'AFP l'ambassadeur nigérian Abdullah Aminchi. Le géant pétrolier africain est politiquement paralysé par l'absence de son président depuis le 23 novembre.

Le marché guettera cette semaine le rapport mensuel de OPEP, attendu mardi. Le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Énergie (DoE), révélant notamment l'état des stocks pétroliers, sera publié jeudi, avec un jour de retard en raison du lundi férié.