Les prix du pétrole ont nettement rebondi jeudi à New York, le marché anticipant de plus en plus une reprise de la demande d'or noir dans les mois à venir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai a fini à 54,34 dollars, en progression de 1,57 dollar par rapport à son cours de clôture de mercredi.

À Londres, sur l'Intercontinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,71 dollar à 53,46 dollars.

Le baril de brut texan, référence du marché new-yorkais, avait cédé 1,21 dollar la veille, sous l'effet d'une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine.

Mais une fois cette information digérée, le marché se tournait vers les autres chiffres publiés mercredi par le département américain à l'Energie, notamment ceux d'essence, jugés «plus optimistes» par Bart Melek, de BMO Capital Markets.

Les réserves d'essence ont reculé la semaine dernière de 1,1 million de barils, un repli deux fois plus important qu'anticipé par le marché, et la demande a continué de montrer des signes de stabilisation.

«Le marché commence à voir le moment où on pourra voir le fond et anticipe une amélioration de la demande de pétrole», a jugé M. Melek.

D'autant que, toujours mercredi, les statistiques économiques aux Etats-Unis, le premier pays consommateur d'or noir dans le monde, avaient montré un rebond inattendu des commandes de biens durables et des ventes de logements neufs.

«Le marché pétrolier anticipe la possibilité d'une reprise de la demande cet été», a confirmé l'analyste indépendant Ellis Eckland.

L'été est traditionnellement une période de forte consommation de produits pétroliers en Amérique du Nord, notamment d'essence en raison des déplacements touristiques en voiture.

Faute de nouvelle spécifique au marché pétrolier, les opérateurs s'appuyaient sur la hausse de Wall Street, baromètre des espoirs de reprise économique des investisseurs, selon M. Eckland. Le Dow Jones évoluait en nette progression jeudi à une heure de la fin de séance.

Le baril «peut tenir au dessus de 50 dollars tant que le marché boursier progresse», a jugé l'analyste. «Une fois la période de plus forte demande arrivée, on pourra passer les 60 dollars», a-t-il ajouté.

Le baril a pris presque 20% depuis le début de la semaine dernière.

Le président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, a estimé qu'un baril à 70/75 dollars serait «équitable» et donnerait aux producteurs les moyens d'investir pour développer l'industrie pétrolière.

Les Emirats arabes unis font partie de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a drastiquement réduit sa production fin 2008 pour faire face au repli de la demande mondiale, un phénomène inédit en 25 ans.