Le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, Mitch McConnell, s'est prononcé lundi contre une clause controversée du plan de relance de l'économie qui interdirait l'achat d'acier étranger pour des projets financés dans le cadre de ce plan.

Le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, Mitch McConnell, s'est prononcé lundi contre une clause controversée du plan de relance de l'économie qui interdirait l'achat d'acier étranger pour des projets financés dans le cadre de ce plan.

«Je ne pense pas qu'il faille utiliser un projet censé être opportun, temporaire et ciblé (le plan de relance, ndlr) pour déclencher des guerres commerciales au moment où le monde entier est confronté à un retournement économique», a déclaré M. McConnell lors d'une conférence de presse.

M. McConnell a déclaré qu'il s'opposerait à la clause «Buy American» («Acheter américain») lors de son examen au Sénat, qui doit débuter lundi. La Chambre des représentants a approuvé mercredi un projet de plan de relance évalué à 819 milliards de dollars.

La clause protectionniste, qui réserverait les fonds du plan de relance à des projets d'infrastructure utilisant de l'acier et du fer d'origine américaine, a été dénoncée à l'étranger, notamment au Canada et dans l'Union européenne.

Le ministre canadien du Commerce international Stockwell Day est monté au créneau lundi, avertissant que cette clause «ne peut que provoquer des mesures de représailles».

L'administration Obama a annoncé vendredi «réexaminer» la disposition protégeant les sidérurgistes américains, mais a refusé de préjuger du résultat de ce réexamen ou de dire si l'administration Obama s'opposait à cette clause.

«Je pense que c'est une mauvaise idée d'inclure cette mesure dans un tel projet de loi qui est censé relancer l'économie», a martelé M. McConnell.

Les républicains détiennent 41 sièges sur 100 au Sénat, soit une minorité de blocage qui leur permet de retarder indéfiniment les projets de l'administration.

Le projet de plan de relance déposé au Sénat atteint 888 milliards de dollars. Il étend à tous les produits industriels la clause protectionniste réservée par les représentants aux seuls produits métallurgiques.

Devant la presse, M. McConnell a assuré que les sénateurs républicains ne s'opposeraient pas à l'adoption du plan mais cherchaient simplement à le modifier.

«A ma connaissance, personne ne tente d'empêcher l'adoption du plan. Nous essayons de le reformuler, de lui donner un autre visage», a-t-il dit.

Le chef de file des républicains s'est particulièrement alarmé du montant total soumis aux parlementaires, qui ne peut qu'augmenter le déficit budgétaire et la dette des Etats-Unis.

«On lance des chiffres en l'air comme s'il s'agissait de monnaie de singe», a-t-il déploré. «Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il faut agir (pour relancer l'économie) mais je ne pense pas qu'il faille faire comme si le montant total ne comptait pas».

M. McConnell a appelé le président Barack Obama à inciter les sénateurs démocrates à parvenir à un consensus avec la minorité républicaine et à s'inspirer de ses idées.

Parmi celles-ci, il a cité la création d'un prêt immobilier au taux fixe de 4% afin de soutenir le secteur et la baisse du taux de l'impôt sur le revenu pour les premières tranches. Ces dernières passeraient de 15% à 10% et de 10% à 5%, selon les projets des républicains.