Le président et chef de l'exploitation du Groupe Canam (t.cam), Marc Dutil, ne s'inquiète pas outre-mesure de la clause du plan de relance économique américain interdisant l'achat de fer ou d'acier étranger et que l'administration du président Barack Obama a promis de réexaminer.

«De notre côté, nous attendons quelques semaines avant de nous faire une idée car il y a trop de choses qui ont été lancées en l'air», a déclaré d'entrée de jeu M. Dutil, joint par téléphone hier, en soulignant toutefois que sa société spécialisée dans la fabrication de structures d'acier suivait le dossier de très près.«À court terme, ce n'est pas la fin du monde car dans la version que nous avons vue, cette clause ne nous toucherait pas étant donné qu'elle concerne l'acier brut. Plusieurs nous voient comme un producteur d'acier mais nous sommes plutôt un transformateur», indique-t-il.Marc Dutil fait également remarquer que la clause en question ne touche pas toute l'économie américaine, mais uniquement les projets d'infrastructures à être financés par le plan de relance.

Le président du Groupe Canam ajoute qu'un discours protectionniste peut être facile à tenir en période de crise mais que tout n'est pas si simple à trancher. «Par exemple, pour un produit donné fabriqué aux États-Unis, le minerai peut provenir d'un autre pays et le design peut aussi avoir été fait à l'extérieur.

«Par le passé, le Canada a toujours réussi à être bien traité par les États-Unis et c'est clair que nous nous battrons pour que ça continue comme ça», poursuit-il.

Réorganiser au besoin

Le fait que le Groupe Canam possède des usines des deux côtés de la frontière pourrait également donner une plus grande marge de manoeuvre à la compagnie advenant que le gouvernement américain décide d'aller de l'avant avec des mesures protectionnistes.

«Par exemple, la production de nos usines canadiennes destinée aux États-Unis pourrait être transférée dans nos usines américaines alors que nos usines canadiennes accueilleraient davantage de production destinée au Canada et aux autres pays. Ce n'est pas un casse-tête auquel nous souhaitons recourir mais c'est quelque chose qui pourrait éventuellement se faire», résume M. Dutil.

Le Groupe Canam, qui emploie plus de 3000 travailleurs, réalise près de la moitié de ses ventes à l'extérieur du Canada, notamment aux États-Unis, au Mexique, en Europe et en Asie.

Chez nos voisins du sud, la société a participé à la construction d'une vingtaine d'amphithéâtres sportifs au cours des dernières années, notamment le Wachovia Center (Flyers de Philadelphie), le Lincoln Financial Field (Eagles de Philadelphie), le Gillette Stadium (Patriots de la Nouvelle-Angleterre) et le Citi Field (Mets de New York).