La Presse donne la parole aux grands dirigeants du Québec. Stéphan La Roche, directeur général des Musées de la civilisation à Québec, répond aujourd'hui aux questions de Julien Ponce, vice-président exécutif de Morneau Shepell.

En tant que nouveau directeur général des Musées de la civilisation, quels sont vos principaux objectifs au cours des prochaines années ?

Je vous dirais que mon objectif principal, c'est de faire vivre une expérience exceptionnelle à nos visiteurs, en misant sur la créativité et l'innovation de nos expositions et en misant aussi sur le plaisir et l'émerveillement que nos visiteurs vont ressentir en visitant nos lieux. Évidemment, il faut aussi écouter davantage nos publics, les consulter, les faire participer plus activement. Je veux faire de nos sites des lieux de rassemblement naturel. Je veux que les gens aient envie de revenir régulièrement dans nos musées. Je souhaite aussi utiliser et présenter davantage notre collection exceptionnelle. Une collection qui compte 625 000 objets et documents, c'est une richesse inouïe.

Tout ça pour dire que je veux miser sur ce que les musées font de mieux, c'est-à-dire des musées populaires, accessibles, qui sont près de la population et des communautés qui la composent. Des musées qui sont aussi des outils d'éducation, des outils innovants et audacieux, qui misent notamment sur le numérique.

Comment croyez-vous que les technologies numériques peuvent contribuer à rehausser l'expérience client dans vos musées ?

En fait, la révolution numérique transforme notre société et, en tant que musée de société, on n'y échappe pas. Les façons d'interagir avec les autres sont actuellement transformées, les façons de consommer la culture aussi. La révolution numérique transforme donc les façons de présenter nos expositions et nos activités. La société numérique est la société du partage. Par conséquent, nos expositions et nos animations seront plus collaboratives, participatives et je dirais même interactives. On peut par exemple faire participer nos visiteurs au choix des objets qui seront exposés ou les faire voter pour leurs objets ou leurs expositions préférés. On passe du contemplatif à l'interactif.

Quelle est la marque de commerce des Musées de la civilisation sur les plans national et international et la place des musées au sein de la société contemporaine ?

Notre marque de commerce est d'avoir placé l'être humain au coeur de nos missions, de nos préoccupations et de nos actions. Nous sommes des musées de société et nous avons à coeur de remettre le monde en question en misant sur les savoirs, la réflexion et l'enchantement, et ce, toujours autour de l'être humain. C'est vraiment notre marque de commerce. L'autre, c'est qu'en tant que musée thématique, nous présentons nos expositions avec un design innovant, qui marque des jalons dans la muséographie internationale. Le Musée de la civilisation est reconnu pour ses scénographies exceptionnelles.

Vous avez occupé de nombreux postes dans le milieu culturel depuis vos débuts. Qu'est-ce qui vous a attiré vers ce secteur ?

Je vous dirais que, par définition, le secteur des arts et de la culture est un milieu de créativité, et donc de recherche et d'innovation. C'est d'abord et avant tout cet aspect créatif qui m'a attiré. En côtoyant des artistes, des concepteurs, on est toujours dans la nouveauté. On n'est jamais dans la routine en fait, et pour un développeur comme moi, c'est l'élément qui me motive le plus. Selon moi, les arts et la culture sont, avec les sciences, les domaines qui font véritablement avancer le monde.

Comment arrivez-vous à conserver un équilibre entre le travail et votre vie personnelle ?

C'est une bonne question ! Je dirais que j'ai tellement de plaisir à faire ce que je fais que je n'ai jamais vraiment l'impression de travailler. C'est un privilège et une chance inouïe. En fait, le plaisir, c'est exactement ça qui guide mes choix. C'est là que je trouve réellement mon équilibre et mon bonheur, dans le plaisir que j'ai à travailler au musée et à présenter des expositions et des activités qui font plaisir au public et à nos visiteurs. Mais une fois la journée terminée, je suis capable de décrocher sans problème.

LE PARCOURS DE STÉPHAN LA ROCHE EN BREF

ÂGE : 48 ans

ÉTUDES : Avocat de formation, Stéphan La Roche est titulaire d'un baccalauréat en droit de l'Université Laval.

DIRECTEUR GÉNÉRAL DEPUIS : 13 octobre 2015

NOMBRE D'EMPLOYÉS : 240

AVANT D'ÊTRE À LA TÊTE DES MUSÉES : Il était président-directeur général du Conseil des arts et des lettres du Québec, où il a d'abord occupé les postes de directeur de la musique et de la danse et de directeur de l'action territoriale. Il a aussi été directeur général du Palais Montcalm de Québec.