Vous avez un parasite dans l'équipe. Fournir sa juste part du travail? Ce n'est pas pour lui! Il s'en remet constamment aux autres et il est convaincu que cela passe inaperçu puisque les résultats de l'équipe sont au rendez-vous.

Or, le climat de travail et la performance du groupe sont minés. Ses collègues en ont marre de prendre en charge tout le boulot et commencent eux aussi à faire le minimum. Avant de taper sur la tête du parasite, sachez que la responsabilité de ce comportement est souvent partagée avec le gestionnaire, d'après les recherches de Caroline Aubé, professeure au département de management à HEC Montréal et psychologue organisationnelle. C'est le temps de revoir vos pratiques.

1. Clarifier les responsabilités de chacun

«Il faut confier un mandat au groupe, mais aussi attribuer chaque responsabilité à une personne, explique Caroline Aubé. Les membres de l'équipe doivent tous se sentir responsables. Pour éviter de favoriser un climat individualiste ou compétitif, on donne à la fois de la reconnaissance individuelle et collective. Le défi est d'atteindre un équilibre pour favoriser un bon travail d'équipe. La clé, c'est de mettre en valeur la contribution personnelle de chacun à l'atteinte de résultats collectifs.»

2. Amener chacun à se commettre publiquement

«C'est particulièrement efficace de demander à chaque membre de l'équipe de résumer à voix haute les responsabilités qu'il s'engage à prendre et leurs échéances. On peut le faire, par exemple, à la fin d'une réunion. Lorsqu'on se commet publiquement, c'est plus difficile par la suite de ne pas tenir ses engagements. Une saine pression sociale s'exerce.»

3. Assurer un suivi

«À la réunion suivante, le gestionnaire doit faire un suivi des tâches que chacun avait à réaliser, indique la chercheuse. Chaque personne devrait faire le point sur l'avancement de son travail. Le gestionnaire devrait aussi encourager les membres de l'équipe à se donner de la rétroaction entre eux afin de réguler le travail à l'intérieur même du groupe. C'est possible lorsque les membres de l'équipe réalisent qu'ils travaillent vraiment tous pour un objectif commun.»

4. Intervenir au besoin et de façon appropriée

«Ces stratégies diminuent les risques de voir naître du parasitisme, mais si un employé n'arrive pas à répondre aux attentes, il faut réagir, affirme Caroline Aubé. D'abord, il faut se demander si les demandes étaient réalistes, si on a fourni à cette personne les ressources nécessaires pour réaliser son travail, bref, si nos pratiques de gestion ont été adéquates. On jette souvent trop rapidement le blâme sur la personne. Il faut aussi regarder si cet employé traverse des moments difficiles dans sa vie personnelle, ou s'il risque de glisser vers l'épuisement professionnel. Au besoin, on peut lui suggérer de consulter le service d'aide aux employés. Comme gestionnaire, il faut s'assurer que la personne reçoive le soutien dont elle a besoin pour se rétablir et être performante dans l'organisation. La solution ne passe pas nécessairement par les mesures administratives.»