Créatifs, motivants, passionnés: certains patrons ont l'étoffe des grands. La Presse a lancé un appel à tous pour découvrir des dirigeants allumés et appréciés.

Les ressources humaines ouvrent la porte à pratiquement tous les domaines. Après avoir travaillé chez Alcan et à l'École Polytechnique de Montréal, Jean-François Miron a choisi d'installer ses pénates à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM). Un changement bienvenu, selon le principal intéressé.

«Je connaissais l'IUGM de longue date. J'ai bien aimé mes autres emplois, mais il y a un sens à ce que l'on fait ici», dit-il.

Depuis trois ans et demi, il est directeur des ressources humaines. Son titre s'est bonifié en août 2013, lorsqu'on lui a aussi confié les ressources financières. «Je suis l'un des seuls en santé à faire les deux. Ça me permet d'organiser la gestion du changement. Je dois mobiliser les gens, leur donner une raison de rester ici en créant un climat de travail agréable.» Trente-cinq personnes travaillent sous ses ordres.

Près des gens

Jean-François Miron a toujours su qu'il serait un jour patron. Selon lui, un leader a le courage d'agir et de faire les grandes comme les petites choses. Il prône une gestion participative très structurée, où chacun apprend de ses erreurs et est loyal envers l'équipe. Il est aussi près des gens.

«Je suis à l'écoute de mes employés, ma porte est toujours ouverte pour eux. Je leur dis d'ailleurs souvent qu'ils sont mon petit comité de direction», souligne celui qui passe la première demi-heure de sa journée à saluer tout son monde.

Pour le directeur de 39 ans, il est primordial de bien connaître la réalité de ses employés. «Mon rôle est un peu celui du jardinier qui doit trouver le meilleur endroit pour chaque plante, afin qu'elle ait le plus de soleil possible et qu'elle s'épanouisse», illustre-t-il.

Reconnaissance au quotidien

Comme c'est souvent le cas dans le réseau de la santé, Jean-François Miron doit repenser le modèle de gestion et revoir l'ensemble des processus, tout ça en accord avec les syndicats. Il n'accomplit toutefois pas cette tâche colossale seul. «J'attache toutes les ficelles, mais je réunis différentes personnes dans mon bureau pour avoir leur avis sur la question, puis je fais le suivi», explique-t-il.

«Mon plaisir à moi, je le trouve dans mon équipe», avoue le gestionnaire, qui croit que l'humour permet de faire passer beaucoup de choses. Le vendredi après-midi, tous les collègues se retrouvent autour d'un bol de croustilles pour lancer des idées. C'est d'ailleurs de l'une de ces discussions qu'est né le projet «Nos bons coups en valeurs», il y a déjà trois ans.

«On réalise une exposition photo [avec textes explicatifs] qui souligne 24 personnes, équipes ou projets qui reflètent nos valeurs, dit Jean-François Miron. Les visiteurs votent aussi pour leur coup de c_ur. De cette façon, les gestes faits au quotidien par nos employés sont reconnus.» Une idée innovatrice, un dévouement exceptionnel ou une façon d'améliorer les services aux patients sont des exemples des bons coups exposés.

«Mon plus grand défi, c'est de réduire la distance qui sépare la gestion et les soins», croit Jean-François Miron. Nul doute qu'avec de tels projets, les deux équipes sont déjà moins loin.