Alors que 2011 débute, les résolutions sont à l'ordre du jour. Quelques idées pour les employeurs qui désirent s'améliorer cette année.
Équité salariale: respecter la loi!
Le 31 décembre 2010 était la date limite fixée par le gouvernement pour respecter la Loi sur l'équité salariale. Une date-butoir non-négociable, rappelle la présidente de la Commission sur l'équité salariale (CÉS), l'avocate Me Louise Marchand. «Les employeurs qui n'ont pas fait leur exercice s'exposent à des pénalités financières extrêmement lourdes. C'est très sérieux», avertit-elle.
Depuis le 1er janvier 2011, une employée qui constate que son employeur n'a pas réalisé son exercice sur l'équité salariale peut désormais porter plainte à la CÉS. En plus de devoir payer rétroactivement et avec intérêts des ajustements salariaux, l'employeur s'expose à une indemnité additionnelle (un pourcentage de la dette déterminé par le Ministère du revenu). L'employeur pourra aussi faire l'objet de poursuites pénales. Les amendes prévues peuvent aller jusqu'à 45 000$.
Vous vous mordez les doigts? Le plus tôt sera le mieux... Le site de la CÉS offre plusieurs outils en ligne pour vous aider à faire votre exercice.
Faire place à la génération Y
Les départs à la retraite et le déclin démographique font en sorte que la génération Y prendra de plus en plus de place sur le marché du travail. Se donner les outils pour intégrer cette nouvelle génération à notre entreprise ne peut qu'être profitable, croit Jean-François Rougès, consultant pour le Groupe-Forest qui s'intéresse de près aux Y.
«Un succès durable repose sur l'engagement des employés, avance-t-il. Mais les leviers de motivation des jeunes et des boomers sont très différents. Ces derniers se désengagent très vite si le contexte de travail ne fait pas leur affaire.»
Une bonne résolution: les écouter! «Allez leur demander, écoutez leurs besoins, leurs idées sur l'environnement et l'organisation du travail. Amenez-les à percevoir que l'organisation et leur job sont un outil de leur épanouissement personnel», conseille-t-il.
Innover du côté des ressources humaines
Les ressources humaines peuvent être un levier important en terme de rétention d'employés. Pourquoi ne pas innover en RH, à l'image de Martin Joyal, propriétaire de l'entreprise montréalaise RapidSnack, spécialisée en création de barre de céréales? «Ma PME s'est dotée d'un plan d'action très structuré qui permet d'améliorer la rétention des employés», affirme-t-il.
La dernière idée de M. Joyal a de quoi faire rêver: il a engagé un dream manager! Son but: aider ses employés à réaliser leurs rêves. «Le dream manager rencontre chacun des quelque 60 employés et a pour mandat de leur demander quel est leur rêve, que ce soit au bureau ou dans leur vie personnelle, et de les aider à le réaliser.»
Pour l'entrepreneur, c'est une résolution qui porte ses fruits: «Une entreprise doit faire de l'argent et grandir, oui, mais elle ne peut le faire si les gens qui la composent ne grandissent pas.»
Encourager l'intégration des nouveaux arrivants
À Montréal, le taux de chômage est beaucoup plus élevé chez les immigrants que chez les personnes nées au Canada (12,6% contre 6,8%). Une problématique que la stratégie gouvernementale Défi Montréal s'exerce à résoudre en encourageant les initiatives qui facilitent l'intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail.
En décembre dernier, le Regroupement des centres de la petite enfance de l'île de Montréal, a lancé dans le cadre de Défi Montréal son projet Femmes immigrantes au travail, qui permettra entre autres de sensibiliser ces dernières aux valeurs éducatives des CPE québécoises, au cadre législatif et à l'importance de la francisation. Un volet est aussi prévu pour les gestionnaires afin d'identifier les freins qui peuvent exister à l'embauche de nouvelles arrivantes. Une résolution pleine de bon sens, croit la coordonnatrice du projet, Marie-France Lemieux: «C'est une richesse pour nous et ces femmes amènent des connaissances et expériences différentes, en plus de représenter la réalité montréalaise!»