Adolescent, Dominic Biron était plutôt sage, mais il manquait cruellement de motivation. Ses notes s'en ressentaient. Il a tout de même poursuivi au cégep, en sciences humaines.

«Ensuite, je ne savais pas vraiment dans quel programme m'inscrire à l'université et j'ai décidé d'y réfléchir en allant enseigner l'anglais en Chine», explique-t-il.

C'est à l'étranger qu'il a eu une révélation. Il voulait faire de la statistique. Rêvait-il en couleurs? D'abord, il devait regarder ses notes. Et heureusement, il pouvait oublier celles qu'il avait eues au secondaire.

Les notes et la cote R

«Pour être accepté à l'université en tant que cégépien, on regarde la cote R (pour rendement) qui prend en considération les notes du cégep seulement», indique Catherine Lazure, conseillère d'orientation au Collège Saint-Paul.

Mais attention! La cote R pardonne très mal! «C'est beaucoup plus facile de la faire descendre que de la faire monter, prévient-elle. Si un étudiant a un échec lors de sa première session, cela le suivra tout au long de son parcours collégial.»

Pour être admis dans certains programmes universitaires, il faut une cote R très élevée. On pense évidemment, à la médecine. Pourtant, depuis plusieurs années, on ne regarde plus que les notes, mais aussi, les aptitudes personnelles en entrevue.

«Cela n'a toutefois pas fait baisser les cotes R des étudiants admis, affirme Michèle Glémaud, directrice du recrutement à l'Université de Montréal (UdeM). Si on regarde les admissions en médecine en septembre dernier, 33,8 était la cote R de l'étudiant le plus faible convoqué en entrevue, ce qui demeure extrêmement fort.»

Si pour Dominic, ses notes du secondaire n'ont pas causé de problème, ce n'est évidemment pas le cas de tout le monde. «Certains programmes de formation professionnelle et plusieurs techniques collégiales sont très contingentées et il faut vraiment avoir de très bonnes notes en 4e et en 5e secondaire pour être accepté», affirme Mme Lazure.

Faire son chemin

Le grand obstacle pour Dominic Biron était plutôt qu'il lui manquait trois cours de mathématiques pour être admis. «Je me suis donc inscrit à cegep@distance et j'ai fait les cours pendant que je travaillais en Chine», explique-t-il.

Tout s'est finalement bien déroulé. «Si on prend la peine de bien travailler, ça donne des résultats. Ce qui m'a aidé aussi, c'est que je faisais ces cours pour moi et non pour faire plaisir à quelqu'un», explique celui qui termine sa troisième année de baccalauréat en mathématiques, orientation statistique, à l'Université de Montréal.

Une personne refusée dans un programme universitaire en raison de sa cote R trop faible peut tout de même se reprendre.

«Il peut s'inscrire dans un autre programme et se reprendre par la suite dans le programme convoité. Dans ce cas-là, on ne regardera que ses notes de l'université. Il faut par contre choisir un programme dans lequel on performera et ça peut être difficile à prévoir», explique Mme Lazure.

Mais est-ce réaliste de penser être accepté dans un programme contingenté en tant qu'universitaire? Tout à fait, si on se fie aux statistiques des admissions en médecine de l'Université de Montréal. L'automne dernier, 164 étudiants acceptés arrivaient du cégep, alors que parmi les différentes catégories d'universitaires, 100 étudiants ont été admis.

«Dans tous les programmes, il y a une part d'universitaires admis. Les étudiants qui ont enchaîné leur secondaire, leur cégep et leur université sans détour représentent environ le tiers de notre clientèle maintenant», précise Mme Glémaud.

Donc, est-ce que tout se joue au secondaire? «On ne peut pas dire ça, ajoute Mme Lazure. On peut atteindre son objectif de différentes façons, mais dans certains cas, ça peut alourdir et rallonger le parcours de façon considérable. Toutefois, il y a toujours moyen de se reprendre si on est vraiment décidé.»