La dernière année a été dure pour le tourisme, l'hôtellerie et la restauration. Mais pour ces travailleurs qui aiment rendre service, rencontrer des gens et sortir de la routine, la passion du métier passe avant la sécurité. Et si plusieurs d'entre eux ont perdu leur emploi avec le ralentissement économique, l'avenir s'annonce meilleur, car une pénurie de main-d'oeuvre est prévue.

Au Québec, 320 000 personnes travaillent dans 26 000 entreprises touristiques, réparties dans les cinq sous-secteurs: l'hébergement, le transport, la restauration, les services de voyages, les loisirs et les divertissements. De ce nombre, 60% travaillent en restauration.

 

Pour trois Canadiens sur cinq, la restauration est d'ailleurs la porte d'entrée du marché du travail. C'est souvent elle qui fournit le premier emploi pendant les études! Mais de là à y faire carrière, il y a une marge: tout le monde n'a pas le profil de l'emploi.

«Il faut choisir une carrière en tourisme parce que l'on aime ça, pas pour l'argent et la sécurité, dit Adèle Girard, directrice du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme. C'est une industrie qui fluctue avec l'économie. Quand l'économie va mal, nous sommes parmi les premiers affectés, car les gens nourrissent leur famille avant de voyager.»

On choisit de travailler en tourisme parce qu'on adore le public, qu'on aime la diversité et le travail bien fait, et qu'on a soif d'apprendre au quotidien, explique Mme Girard. «Ce sont des gens qui aiment prendre des risques et sont ouverts à tout ce qui peut arriver. Ils ne veulent pas faire comme tout le monde», dit-elle.

Les jeunes qui se dirigent vers une profession en tourisme sont aussi très attirés par le côté glamour. Les grands hôtels, les beaux uniformes, le luxe des établissements prestigieux font rêver, indique Sylvie Carrière, spécialiste des clientèles étudiantes et du recrutement à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec (ITHQ). Sans oublier les voyages!

«De plus en plus, nous formons les étudiants en fonction de carrières qui se destinent à l'international, dit-elle. Les hôtels haut de gamme et les grandes organisations sont des bannières internationales. Cela se traduit dans nos plans d'études. On vise la mobilité. C'est pourquoi les élèves doivent faire des stages à l'international et apprendre plusieurs langues.»

Mais les étudiants sont informés de l'envers de la médaille: les emplois en tourisme sont exigeants. Ils demandent flexibilité, polyvalence et de très longues heures de travail. Cela n'empêche pas de rêver!

«On a vu une augmentation des inscriptions dans les DEP en cuisine au cours des dernières années, dit Adèle Girard. Cela a certainement quelque chose à voir avec tous ces beaux jeunes chefs vedettes que l'on voit à la télé.»

Perspectives

Même si son sort est relié aux soubresauts économiques, l'avenir de l'industrie touristique s'annonce prometteur. «L'industrie sera en croissance, notamment à cause de la population vieillissante qui aura les moyens de voyager, dit Adèle Girard. Et aussi à cause de pays comme la Chine. Même si seulement 1% des Chinois voyageaient, cela ferait plus de touristes que tous ceux du continent américain!»

Uniquement en restauration, on prévoit une pénurie de 12 000 travailleurs d'ici cinq ans, et encore plus au-delà de 2015, selon François Meunier, président, affaires publiques et gouvernementales à l'Association des restaurateurs du Québec.

Cela obligera les employeurs à être créatifs et plus accommodants envers le personnel. «Il est évident qu'ils devront s'ajuster pour mieux répondre aux attentes des employés s'ils veulent les garder», dit M. Meunier. Ils devront donc améliorer l'organisation des tâches et rendre le milieu de travail attrayant.

Étudier

La Technique de gestion hôtelière fait partie de celles offrant de bonnes perspectives d'emploi, selon le guide Jobboom Les carrières d'avenir. Elle est dispensée dans six établissements au Québec. Ces diplômés gagnent en moyenne 577$ par semaine environ un an après la fin de leurs études, selon les statistiques de la Relance au collégial. À l'ITHQ, 95% des étudiants en gestion hôtelière des cinq dernières années ont trouvé un emploi, dit Sylvie Carrière.

Du côté universitaire, la seule formation spécialisée en tourisme disponible au Québec est le baccalauréat en gestion du tourisme et de l'hôtellerie, dispensé à l'UQAM.