Le géant espagnol du textile Inditex, propriétaire de la marque Zara, a bénéficié en 2014 de la reprise en Espagne et de son expansion mondiale, combinées à des taux de change plus favorables, selon ses résultats publiés mercredi.

Sur son exercice décalé 2014/15 (clos fin janvier), Inditex, qui se dispute avec le suédois H&M (Hennes&Mauritz) la première place mondiale du secteur, a vu son résultat net grimper de 5% à 2,5 milliards d'euros, faisant légèrement mieux que ce qu'attendaient les analystes.

Son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a augmenté sur la même période de 4,5% à 4,1 milliards d'euros et ses ventes de 8,3% à 18,12 milliards d'euros.

À la Bourse de Madrid, ces annonces ont fait grimper l'action de 3,48% à 29,15 euros à la clôture, un niveau record dans un marché en progression de 0,20%.

«2014 a été une année de forte croissance», s'est réjoui le PDG du groupe, Pablo Isla, lors d'une conférence de presse.

Le groupe, fort de huit marques, dont Massimo Dutti, Bershka ou encore Stradivarius, avait été freiné en 2013 par des effets de change défavorables et par la morosité en Espagne, où il réalise 19% de ses ventes.

En 2014 en revanche, le cours de l'euro a reflué face au dollar et ses ventes ont augmenté de 11% à taux de change constants.

De plus, l'économie espagnole est repartie après cinq années de récession ou de stagnation, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 1,4%, tirée par la consommation des ménages. La croissance devrait être encore plus forte cette année et le gouvernement table sur un plus d'environ 2,5%.

Les ventes d'Inditex dans ce pays ont augmenté d'environ 5%, a précisé son PDG, qualifiant cette tendance de «croissance très solide».

Cette bonne tendance s'est poursuivie pour Inditex entre le 1er février, début de son nouvel exercice, et le 14 mars, avec une hausse des ventes à taux de change constants de 13%, précise-t-il. Il pense profiter en Espagne des jours fériés de la semaine sainte début avril, en général synonyme de hausse des ventes.

«Forte croissance» attendue en 2015

2015 «sera une autre année de forte croissance», a promis Pablo Isla.

Le continent européen pèse encore lourd (près de deux tiers des ventes en 2014), mais son importance a décru depuis 2008 et le début de la crise en Espagne, lorsqu'il équivalait encore à 79% des ventes. Inditex a poussé ses pions à l'international: l'Asie représente à présent 21% de son chiffre d'affaires et le continent américain 13,9%.

Le groupe est actuellement présent dans 88 pays avec 6683 magasins, dont 343 ouverts l'an dernier (chiffre d'ouvertures nettes, prenant en compte le nombre de fermetures) et emploie près de 137 000 personnes.

Inditex prévoit de verser un dividende de 0,52 euro par action et de mettre en place en 2015-2016 un programme exceptionnel de participation aux bénéfices pour les salariés présents depuis plus de deux ans, soit environ 70 000 personnes.

Il a investi 1,4 milliard d'euros dans les ouvertures et la rénovation de magasins existants, ainsi que dans le déploiement d'une nouvelle image pour sa marque phare Zara. En 2015, il prévoit d'investir 1,35 milliard et d'ouvrir entre 420 et 480 nouveaux magasins, sans détailler dans quels marchés.

Inditex précise avoir embauché l'an dernier 8741 nouveaux employés, dont 1800 en Espagne, où sont situées toutes ses plateformes logistiques et par où transite toute sa marchandise.

Connu d'habitude pour sa discrétion en termes de communication, à l'image de son fondateur et premier actionnaire Amancio Ortega, quatrième homme le plus riche du monde selon Forbes, Inditex a invité cette année la presse à visiter son siège en Galice, dans le nord-ouest de l'Espagne.

Il y regroupe, dans la ville d'Arteixo et ses environs, non seulement sa direction, mais aussi ses centres de design, des sites de production et des plateformes logistiques et fait travailler 7000 sous-traitants espagnols.

Inditex se targue d'avoir un modèle entrepreneurial basé sur la «proximité» géographique: l'Espagne, le Portugal, le Maroc et la Turquie assurent 55% de sa production.