Malgré qu'il s'agisse d'un échec commercial sans précédent au Canada, avec 17 600 employés licenciés et 7 milliards en fonds perdus, le démantèlement de la filiale canadienne de Target et de ses 133 grands magasins s'annonce relativement ordonnée au cours des prochaines semaines, peut-être jusqu'à la fin d'avril. La date de fermeture n'est toutefois toujours pas connue.

La préparation détaillée de Target transpire d'ailleurs à l'examen des documents financiers et juridiques déposés en cour, jeudi, ainsi que du communiqué officiel de l'entreprise et des propos de son président lors de la téléconférence d'analystes.

À preuve, l'un d'eux a pris la peine de féliciter les dirigeants de Target pour la «clarté» de leurs explications et des motifs ayant mené à une telle décision de plier bagage au Canada. Une «décision difficile mais nécessaire et bien expliquée dans les circonstances», a indiqué l'analyste.

Prochaines étapes

Quant au processus détaillé de la fermeture de Target Canada, il faudra attendre le prochain rapport du contrôleur de son administration sous protection judiciaire (LACC, ou Loi fédérale sur les arrangements avec les créanciers des compagnies) pour en apprendre davantage.

Pour le moment, ce que l'on sait de l'ordonnance initiale, c'est que Target Canada a maintenant un mois - jusqu'au 11 février 2015 - pour présenter un plan détaillé de cessation d'activités, de liquidation d'actifs et de proposition de règlement à ses créanciers.

Si ce premier délai s'avérait trop bref, ce qui est fréquent en début de LACC, Target Canada pourra alors demander une prolongation de sa période de protection judiciaire de ses créanciers.

Entre-temps, Target Canada doit continuer l'exploitation de ses actifs et le règlement de ses comptes courants auprès de ses employés et de ses fournisseurs.

À ce sujet, Target Canada a déjà fait part en cour de la disponibilité d'un financement intérimaire et spécial de comptes débiteurs (debtor-in-possession, ou DIP) jusqu'à hauteur de 175 millions US.

Aussi, démarche inusitée celle-là, Target Canada s'est engagée auprès du juge qui supervise son processus LACC à constituer un fonds en fiducie d'un montant maximal de 70 millions CAN afin de payer une indemnité équivalant à 16 semaines de salaire à ses 17 600 employés qui seront licenciés durant le processus de fermeture.

Quant à la durée de ce processus, la période de 16 semaines d'indemnité salariale est le seul indice connu à ce moment-ci, avant le dépôt du prochain rapport du contrôleur de LACC.

Si elle se confirme, cette période signifierait que la cessation des activités de Target au Canada (liquidation de stocks, fermeture de magasins, démantèlement de mobilier, etc.) pourrait s'échelonner jusqu'à la fin d'avril.