Pour sa première incursion internationale, Dollarama (DOL) a choisi un marché inusité: l'Amérique centrale.

Le détaillant montréalais a annoncé mardi la conclusion d'une entente de partage d'expertise commerciale et d'approvisionnement avec la petite chaîne Dollar City, qui exploite 15 magasins au Salvador et au Guatemala.

Cette entreprise, dirigée par l'homme d'affaires salvadorien Marco Andres Baldocchi Kriete, souhaite toutefois étendre ses activités en Colombie, au Pérou et en Équateur.

«L'une des raisons pour lesquelles nous avons choisi d'aller dans cette région après avoir étudié tellement d'autres possibilités, c'est que nous sentions que nous allions pouvoir prendre notre temps», a expliqué le président fondateur de Dollarama, Larry Rossy, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.

«Le secteur des magasins à un dollar est pratiquement inexistant dans la plupart de ces pays, a ajouté le chef de l'exploitation de Dollarama, Stéphane Gonthier. Le marché est très mal desservi dans ce créneau.»

En plus de partager sa vaste expérience du marché des magasins à rabais, Dollarama vendra à Dollar City des produits qu'elle se procure déjà en Asie pour ses 761 magasins canadiens.

«Nous allons fournir à Dollar City ce qui nous a pris 20 ans à construire en ce qui a trait aux processus d'affaires et à la plate-forme d'approvisionnement», a précisé M. Gonthier.

C'est en 2009 que Dollarama a fait la connaissance de Dollar City. Les deux entreprises ont été mises en contact par la firme d'investissement américaine Bain Capital, qui était alors un important actionnaire de Dollarama.

Priorité: Canada

La direction de l'entreprise québécoise a tenu à rassurer les investisseurs qui pourraient s'inquiéter d'un soudain éparpillement de sa part.

«Cette aventure en Amérique latine enthousiasme grandement Dollarama, mais nous continuons de concentrer nos efforts sur notre stratégie de croissance au Canada», a insisté Stéphane Gonthier.

En vertu de l'entente de huit ans, Dollarama n'investira pas de capitaux dans Dollar City et n'assumera aucune responsabilité directe dans l'exploitation de l'entreprise latino-américaine. Par contre, au cours de la septième année, Dollarama aura la possibilité d'acquérir une participation majoritaire dans Dollar City.

«Nous voulons tester le potentiel du marché de l'Amérique latine en minimisant les risques ainsi que les capitaux et le temps que nous investissons, a noté M. Rossy. Nous pensons avoir trouvé la bonne stratégie et les bons partenaires pour atteindre cet objectif.»

Dans une note, l'analyste Keith Howlett, de Valeurs mobilières Desjardins, a dit voir l'entente d'un bon oeil puisque celle-ci «ouvre de nouvelles avenues de croissance à long terme».

M. Baldocchi Kriete, qui a obtenu une maîtrise en administration des affaires (MBA) aux États-Unis, est actif dans les domaines de l'import-export, de l'immobilier, des services alimentaires et des centres d'appel. Il siège actuellement au conseil d'administration du transporteur aérien latino-américain AviancaTaca.

L'action de Dollarama a clôturé à 59,95 $ mardi, en baisse de 0,3 pour cent, à la Bourse de Toronto.