Il n'y a pas que les partisans de hockey qui se réjouissent de la participation du Canadien aux séries.

Les restaurateurs songent déjà à toutes les ailes de poulet, nachos et pintes de bière qu'ils serviront dans les prochaines semaines.

C'est le cas de David Messier, directeur des communications des restaurants La Cage aux Sports. Il respire un peu mieux depuis mardi soir.

«C'est une excellente nouvelle. Avec les combats de Lucian Bute et de Georges St-Pierre, les séries, c'est la période où il y a le plus d'achalandage dans nos restaurants. C'est une période très importante pour nous», commente-t-il.

Les restaurants La Cage aux Sports ne peuvent pas nier l'impact des séries sur leurs ventes.

Durant les parties éliminatoires de 2010, le Groupe Sportscene, qui exploite les 50 restaurants La Cage aux Sports, a connu le meilleur trimestre de son histoire.

Le groupe fondé en 1984 a réalisé un bénéfice net de 1,6 million ou 0,38$ par action, ce qui représentait une hausse de 28,4% comparativement à l'année précédente.

La Cage aux Sports remarque également que les clients consomment davantage pendant les séries. La moyenne des factures bondit de 50% les lundis en séries comparativement aux autres lundis de l'année. Les jeudis, vendredis et samedis, l'augmentation est moins marquée et tourne autour de 15%.

Même son de cloche dans les Rôtisseries St-Hubert où les clients semblent manger et boire plus durant les matchs éliminatoires. Les factures y sont plus élevées, particulièrement lors des sixième ou septième matchs.

L'an dernier en séries, les Resto-bar Le St-Hub ont enregistré une hausse de leur vente de 15% par rapport à la même période de l'année précédente. Même chose pour la clientèle qui a bondi de 7%.

«Depuis trois ans, on présente les matchs du Canadien en séries dans les Resto-bar Le St-Hub. Les gens prennent tranquillement l'habitude de venir regarder les matchs dans nos restaurants. Je ne vous cacherai pas que les prochaines semaines vont être très intéressantes pour nous», raconte Josée Vaillancourt, porte-parole des Rôtisseries St-Hubert.

Un portrait assombri

L'an dernier, le Canadien a eu besoin d'un septième match pour éliminer les Penguins au deuxième tour des séries. Les partisans du bleu-blanc-rouge se sont massés dans la rue Sainte-Catherine et trois commerces ont été vandalisés: les boutiques Footlocker et Marciano en plus d'une succursale de la SAQ.

Hier, Footlocker refusait de commenter la participation du Canadien aux séries. La SAQ, elle, ne pouvait pas confirmer le montant des dégâts dont avait été victime le magasin à l'angle des rues Sainte-Catherine et Stanley, ni la hausse sur leur prime d'assurances. Mais déjà, on confirmait vouloir y accroître la sécurité pour éviter des incidents cette année.

Du côté du Service de police de la Ville de Montréal, on ignore également les sommes qui seront investies dans la sécurité des prochaines parties. L'an dernier, la sécurité policière durant les 19 matchs des séries a coûté 2 millions de dollars aux contribuables. Ian Lafrenière, porte-parole du SPVM, affirme que les coûts, en première ronde, vont dépendre de la première équipe que le Canadien affrontera et du temps qu'il fera. «S'il fait 18 degrés avec un gros soleil ou 2 degrés avec de la pluie, ça fait une grosse différence.»