L'horloger suisse Swatch a réalisé au premier semestre un bénéfice net en baisse de près de 30% mais assuré vendredi entrevoir des signes de reprise pour la fin de l'année, une annonce qui a dopé son cours à la Bourse helvétique.

Le numéro un mondial du secteur a affiché un profit net de 301 millions de francs suisses (307 $ can) en recul de 28%, un résultat toutefois nettement supérieur aux prévisions des analystes interrogés par l'agence financière AWP, qui s'attendaient à seulement 270 millions sur la période.

Le résultat d'exploitation a reculé de 41,8% à 345 millions, tandis que le chiffre d'affaires brut s'est replié de 15,3% à 2,5 milliards entre janvier et juin, a précisé le groupe dans un communiqué.

Malgré «un environnement économique difficile» qui a fortement affecté le secteur de l'horlogerie et du luxe, Swatch a affirmé avoir «bien mieux résisté» que les autres acteurs du secteur, notamment grâce à une forte diversification géographique.

Le groupe se montre même optimiste pour la seconde moitié de l'année, se basant sur un «développement des ventes sur les derniers deux à trois mois, ainsi que les entrées de commandes actuelles, qui montrent des signes de reprise».

«Cette tendance positive a été clairement confirmée en juillet», a poursuivi Swatch, qui détient un large portefeuille horloger allant de l'entrée de gamme avec Swatch au luxe avec Breguet.

Le groupe pointe notamment du doigt un ralentissement du déstockage chez les revendeurs, comme indicateur d'une reprise. Cette tendance devrait permettre au leader mondial de réaliser des ventes supérieures au deuxième semestre 2008.

Ces nouvelles ont dopé le titre de Swatch à la Bourse suisse, les investisseurs saluant des chiffres inattendus dans un contexte de débandade du secteur.

La valeur, qui ne cesse de progresser depuis l'ouverture des marchés, bondissait de 9,90% à 230,90 francs dans un marché en hausse de 0,60% vers 04h22 HAE.

Les analystes de la banque Votonbel ont ainsi jugé «respectables» ces résultats semestriels, dont la publication prévue le 20 août a été avancée. Tandis que ceux de Wegelin ont conclu que le groupe se trouvait «en meilleure posture» que ces concurrents grâce à des marques de poids.

«Des mesures de réduction des coûts plus accentuées ont été appliquées où nécessaire, sans pour autant mettre en danger la stratégie de croissance», ont relevé de leur côté les experts de la Banque cantonale vaudoise dans une note.

Wegelin met toutefois un bémol à un ensemble de conclusions positives, faisant valoir que, dans un contexte encore volatil, les marchés européens et américains risquaient de ne pas retrouver leur niveau d'avant crise avant un moment.