La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, rencontre pour la première fois en personne, vendredi à Toronto, les membres du Conseil de l'ALÉNA, alors que doit s'amorcer samedi à Ottawa la troisième ronde de négociations pour une révision de l'Accord de libre-échange nord-américain.

Ce conseil, créé en août pour donner son avis au gouvernement libéral, comprend notamment l'ex-chef intérimaire du Parti conservateur Rona Ambrose, le président du Congrès du travail du Canada, Hassan Yussuff, et le président de l'Union des producteurs agricoles du Québec, Marcel Groleau. Les membres ont discuté à quelques reprises depuis mais c'est la première fois qu'ils se rencontrent autour d'une même table avec la ministre.

Mme Freeland, qui est aussi responsable au cabinet du commerce canado-américain, a vanté l'«approche toute canadienne» adoptée jusqu'ici par Ottawa dans ces négociations.

La ministre a aussi rencontré vendredi des membres de l'«équipe originale» qui avait négocié l'accord au tournant des années 1990, dont l'ex-premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney, ainsi que des représentants du secteur canadien de l'automobile.

Les Américains demandent que les véhicules qui transitent par les États-Unis sans tarifs douaniers affichent dorénavant un contenu américain «substantiel», et l'industrie canadienne aimerait savoir la portée de ce terme. Certains documents aux États-Unis laissent croire que l'administration de Donald Trump souhaite fixer la «règle d'origine» américaine autour de 35 à 50 %. De plus, Washington voudrait ajouter l'acier et le matériel électronique à la liste.

Des deux côtés de la frontière, les constructeurs soutiennent que cette approche déstabilisera ce secteur déjà extrêmement bien intégré dans les trois pays signataires de l'ALÉNA.