Le rapport entre ce que les Canadiens doivent et ce qu'ils gagnent s'est amélioré au cours du premier trimestre, après s'être détérioré pendant la plus grande partie de l'année dernière.

Mais des économistes ont noté que cette amélioration était minuscule et qu'elle ne changerait probablement rien à l'opinion de la Banque du Canada voulant que la dette élevée des ménages continue de représenter un risque pour l'économie du pays.

«La croissance du revenu disponible peut être très volatile d'un trimestre à l'autre, et le très léger recul du ratio d'endettement ressemble vraiment davantage à un plateau qu'au début d'une tendance à la baisse», a écrit Leslie Preston, économiste pour la Banque TD, dans une note.

«En outre, de plus faibles taux d'intérêt ont augmenté le niveau d'activité sur le marché de l'habitation du Canada ce printemps, ce qui va vraisemblablement entraîner une accélération de la croissance de la dette au deuxième trimestre.»

Le ratio de la dette des ménages au revenu disponible a retraité à 163,3% pendant les trois premiers mois de l'année, après avoir été de 163,6% à la fin de l'an dernier, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Cela signifie que pour chaque dollar que détiennent les ménages canadiens, ils ont accumulé une dette de 1,63 $ en crédit à la consommation, en hypothèque, ou en emprunts non hypothécaires.

Cette légère amélioration s'explique par le fait que la croissance du revenu disponible a atteint 0,9% au premier trimestre, ce qui était supérieur à la croissance de la dette des ménages sur le marché du crédit, qui était de 0,7%.

Benjamin Reitzes, économiste principal à la Banque de Montréal, s'est pour sa part montré un peu déçu par l'ampleur de l'amélioration du ratio.

«Le ratio a reculé au premier trimestre pour la sixième année consécutive, mais la baisse moyenne pour les cinq années précédentes était de 0,9 point de pourcentage», a-t-il fait remarquer.

La faiblesse des taux d'intérêt rend les emprunts plus attrayants pour les Canadiens, ce qui a contribué à l'accroissement de la dette ces dernières années. Cependant, plusieurs s'inquiètent des complications qu'une hausse des taux d'intérêt pourrait entraîner.

La dette des consommateurs est évoquée ces derniers mois comme un des principaux risques auquel fait face l'économie canadienne, selon la Banque du Canada et d'autres observateurs.

La dette totale des ménages a atteint 1841 milliards $ à la fin du premier trimestre, en hausse de 0,7% par rapport au trimestre précédent. La dette sur le marché du crédit à la consommation s'est chiffrée à 519,5 milliards $, tandis que la dette hypothécaire s'est établie à 1197 milliards $.

Cependant, malgré cette augmentation, les données s'intéressant à la capacité des Canadiens à soutenir leur dette se sont améliorées; tant le ratio de la dette exprimée en proportion des actifs totaux que celui de la dette exprimée en proportion de la valeur nette ont diminué.

La valeur nette des ménages a grimpé de 3,4% au cours du premier trimestre, stimulée par les gains des actifs immobiliers et financiers, comme la valeur des fonds communs de placement et des actifs de retraite, a précisé Statistique Canada.

La valeur des actifs non financiers, principalement des biens immobiliers, a progressé de 1,2%, tandis que celle des actifs financiers s'est accrue de 6,2%.

La valeur nette des ménages par habitant a quant à elle avancé de 3,2% à 241 800 $, a indiqué l'agence fédérale.