Alors que les préoccupations entourant la crise de la dette en Europe et la faiblesse de l'économie aux États-Unis menacent de faire dérailler la croissance canadienne, le premier ministre fédéral Stephen Harper a assuré mardi que son gouvernement faisait le nécessaire.

M. Harper a rencontré son ministre des Finances, Jim Flaherty, et le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, à la suite des réunions des deux derniers avec des décideurs à Washington au cours du week-end.

«Je crois que nous constatons tous que les gens sont pas mal positifs au sujet de ce que nous faisons ici, mais nous nous trouvons dans un contexte mondial qui n'est pas si positif, et de toute évidence, cela va nous obliger à passer un peu de temps à regarder ça», a déclaré M. Harper.

«Nous allons donc comparer quelques notes», a-t-il ajouté.

La rencontre entre le premier ministre, le ministre des Finances et le gouverneur de la banque centrale précédait de quelques semaines la rencontre des leaders du G20 prévue au début de novembre en France, où il sera question de l'économie mondiale.

Plus tôt en journée, M. Harper avait affirmé à la Chambre des communes que le Canada menait actuellement une politique fiscale «très expansionniste», rejetant du revers de la main les critiques de membres de l'opposition voulant que le gouvernement ne dépense pas suffisamment d'argent afin de créer des emplois.

Les adversaires des conservateurs au pouvoir estiment que le fédéral devrait consacrer davantage de fonds aux infrastructures ou adopter d'autres mesures afin de redonner du tonus à l'économie et de créer des emplois pour les Canadiens au chômage, au nombre de 1,4 million.

Plusieurs économistes ont peint un sombre tableau de l'économie, mardi, devant le comité permanent des finances de la Chambre des communes, qui débutait ses consultations prébudgétaires.

Bien que les spécialistes divergent d'opinion en ce qui a trait à la possibilité d'une nouvelle récession ou à la nécessité pour Ottawa d'adopter de nouvelles mesures de relance, ils ont tous fait état de sombres perspectives.

Douglas Porter, économiste adjoint en chef chez BMO Marchés des capitaux, a affirmé aux députés que la croissance serait très modeste, dans le meilleur des cas, cette année et l'an prochain.

«Même si nous continuons de croire que le Canada et les États-Unis trouveront le moyen d'enregistrer une certaine croissance au cours de l'année à venir, il semble qu'elle sera tout au plus très modeste», a-t-il déclaré.

M. Porter a par ailleurs dit partager le point de vue de ceux qui estiment que de nouvelles mesures de relance de l'économie ne soient pas encore nécessaires. Il a cependant encouragé le gouvernement à faire preuve de prudence et de flexibilité.