Le système financier canadien est exposé à un niveau de risque plus élevé en raison de la situation de l'économie mondiale, la dette élevée de certains pays et la reprise économique cahoteuse étant des sources d'inquiétude, selon la Banque du Canada.

Trois des cinq facteurs de risque les plus importants ont augmenté depuis décembre, tandis qu'un autre est resté stable et que le dernier a diminué, a annoncé la Banque du Canada hier dans sa Revue du système financier. Les risques élevés sont présents en dépit de signes de reprise de l'économie canadienne et du peu d'impact sur les banques du pays des craintes soulevées par le taux important d'endettement à l'étranger, selon le rapport.

«Les tensions budgétaires à l'échelle du globe peuvent perturber les marchés du financement interbancaire, faire dérailler la reprise économique mondiale ou provoquer une correction désordonnée des déséquilibres entre les pays», peut-on lire dans le rapport du Conseil de direction de la banque sise à Ottawa, qui fixe également les taux d'intérêt.

Rencontre du G20

Le Canada sera l'hôte d'une rencontre des dirigeants des pays du G20 à Toronto la fin de semaine prochaine dont l'objectif est de promouvoir de nouvelles règles financières afin de prévenir une autre crise mondiale du crédit et de relancer la croissance économique tout en réduisant les déficits gouvernementaux. Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a dit que la reprise économique mondiale est en danger à moins que les dirigeants n'établissent de nouvelles règles afin de rendre le système financier plus résistant contre les ratés des institutions et les fluctuations du cycle économique.

Le rapport note que «quelques aspects importants des changements envisagés risquent d'être dilués, soit parce que le redressement de la situation économique et financière les fera paraître moins pressants, soit parce qu'on craindra de voir les ajustements requis nuire à une reprise encore fragile».

Les institutions financières canadiennes courent un risque plus élevé d'avoir difficilement accès à du capital à court terme, selon le rapport. Les déséquilibres de l'économie mondiale de même que la volatilité des devises pourraient causer ces difficultés, de même que le danger que la reprise économique mondiale stagne, ce qui ferait diminuer la volonté d'autres banques de courir des risques, selon le rapport.

Le risque que les institutions canadiennes manquent de capitaux a diminué depuis décembre et le risque causé par le haut taux d'endettement des consommateurs a peu changé, selon le rapport.

La croissance de la dette des ménages est toujours un facteur de risque important, selon la Banque du Canada.