Les experts de l'industrie préviennent que la menace du président américain Donald Trump d'imposer des tarifs de 25% sur les véhicules automobiles importés du Canada aurait un effet dévastateur sur la chaîne d'approvisionnement intégrée mise en place depuis des décennies.

Une telle mesure entraînerait aussi des pertes d'emplois des deux côtés de la frontière, estiment-ils.

Selon Laurie Tannous, conseillère spéciale de l'Institut transfrontalier de l'Université de Windsor, les tarifs auraient une incidence sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement des automobiles au Canada et aux États-Unis.

Le secteur automobile en Amérique du Nord est tellement intégré que les pièces et les composants peuvent franchir les frontières du Canada et du Mexique jusqu'à huit fois avant d'être installés dans une usine d'assemblage.

Certains experts croient que le tarif serait imposé sur les voitures complétées, alors que d'autres affirment qu'il serait imposé chaque fois qu'une pièce entre aux États-Unis.

Mme Tannous estime que le déménagement de l'outillage utilisé dans la production vers les États-Unis serait une tâche compliquée qui pourrait prendre plusieurs mois - à condition qu'une telle tâche puisse véritablement être entreprise.

Les États-Unis ont ouvert une enquête pour déterminer si les importations d'automobiles menaçaient de compromettre leur sécurité nationale.

La stratégie du président Trump semble avoir pour but de ramener la chaîne d'approvisionnement automobile aux États-Unis.

Le Canada et le Mexique ne paient actuellement pas de tels tarifs. Les constructeurs du Japon et de l'Union européenne paient pour leur part des tarifs de 2,5 pour cent, mais imposent des droits de 10 pour cent sur les véhicules américains.