L'américain General Motors prévoit de conserver les quatre sites allemands d'Opel dans le cadre de la restructuration de sa filiale, selon des déclarations mercredi du patron par intérim des activités européennes de GM, Nick Reilly.

L'usine d'Eisenach, en Thuringe, est «très compétitive» et restera «un site important» pour Opel, a déclaré le Britannique.

La veille, il avait déjà promis la survie à deux autres sites dont le sort était incertain, ceux de Bochum et de Kaiserslautern.

Le siège d'Opel à Rüsselsheim, près de Francfort (ouest), qui rassemble lignes de production et centre de recherche et de développement, n'a jamais été sur la sellette.

M. Reilly, en quête d'aide publiques pour financer le plan de restructuration pour Opel, avait commencé la veille une tournée des régions allemandes abritant des usines du constructeur.

GM a évalué le coût des restructurations à 3,3 milliards d'euros pour ses activités européennes. Il prévoit la suppression de 9000 à 9500 emplois, selon le responsable, qui est resté flou sur la répartition de la facture sociale.

Le constructeur emploie plus de 50 000 personnes en Europe, dont environ la moitié en Allemagne.

Le plan sera discuté ce mercredi avec les représentants des salariés avant d'être rendu public, mais pas avant la semaine prochaine, a précisé M. Reilly. Un point presse du comité d'entreprise est prévu pour 10h00.

Début novembre, le groupe de Detroit avait décidé de conserver ses marques européennes allemande Opel et britannique Vauxhall, après avoir choisi le canadien Magna, adossé à la banque russe Sberbank, comme repreneur.

Le revirement a provoqué l'ire du gouvernement de Berlin, qui avait soutenu l'offre de l'équipementier et lui avait promis, en pleine campagne pour les élections législatives de septembre, une aide de 4,5 milliards d'euros pour mener à bien sa restructuration d'Opel. Magna s'était aussi engagé à garder tous les sites allemands.

La chancelière allemande Angela Merkel s'est jusqu'à présent montrée nettement moins disposée à soutenir financièrement GM.

L'américain s'est de son côté efforcé d'arrondir les angles ces derniers jours, remboursant la totalité du crédit relais de 1,5 milliard avancé par l'Allemagne pour permettre à Opel de survivre et promettant désormais de ne fermer aucune usine.

Le maintien de tous les sites allemands pourrait faire grincer les dents, particulièrement en Belgique. Le site de Bochum notamment est considéré comme peu compétitif, surpassé notamment par le site belge d'Anvers en Belgique, menacé lui de fermeture.

Lundi, les pays européens où sont implantés Opel et Vauxhall (Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Espagne et Pologne) s'étaient promis de ne plus négocier individuellement des aides publiques à GM dans le cadre des restructurations et de fournir une réponse coordonnée la semaine prochaine.