Magna International (T.MG.A) pourrait bien avoir évité cette semaine un désastre potentiel lorsque le constructeur américain General Motors a décidé d'annuler la vente de sa filiale européenne en difficulté, Opel, à un groupe dirigé par l'équipementier canadien.

En se procurant Opel - ainsi que sa société soeur britannique Vauxhall -, Magna espérait pouvoir construire des automobiles et étendre sa présence sur le marché russe et y profiter de sa croissance.

L'action de Magna a ainsi bondi de plus de 10% mercredi, les investisseurs semblant soulagés à l'annonce que le premier fabricant de pièces automobiles au Canada, ne deviendrait pas le prochain grand constructeur automobile.

L'accord était rempli de promesses pour Magna, mais aussi truffé de risques, particulièrement si la transaction européenne avait jeté une ombre sur ses traditionnelles ventes de pièces à Volkswagen et à d'autres entreprises qui auraient pu considérer Opel comme un concurrent.

«Les investisseurs se concentraient sur les aspects négatifs, et un certain nombre d'entre eux étaient évidents», a observé David Tyerman, un analyste de l'industrie des pièces automobiles chez Genuity Capital Markets.

Magna comptait obtenir une participation de 55 pour cent dans Opel, avec son partenaire, la banque russe Sberbank, et avait conclu en septembre une entente de principe avec GM.

Le plus important nuage à flotter au-dessus de la tête de Magna était probablement lié à l'aspect de la concurrence vis-à-vis des clients actuels de Magna.

Les constructeurs s'inquiétaient du fait que Magna puisse avoir accès à leurs secrets de design et à d'autres éléments de propriété intellectuelle, tout en investissant dans des véhicules qui représenteraient une concurrence directe à leurs propres produits.

Volkswagen a notamment menacé de cesser d'avoir recours aux services de Magna en Autriche pour fabriquer une ligne de ses véhicules Porsche si l'équipementier allait de l'avant avec sa décision d'acheter Opel.

Certains analystes ont aussi mis en doute la capacité de Magna à plonger tête première dans la vente d'automobiles après s'être spécialisée, pendant des années, dans la fabrication de transmissions et d'autres pièces.

La décision de GM de conserver et restructurer Opel laisse croire que le constructeur américain entrevoit l'avenir avec plus d'optimisme pour l'industrie automobile, après être passé par la plus difficile période de son histoire.

Mais il est probable que la restructuration se traduira par des milliers de mises à pied en Europe - comme c'est notamment le cas au Canada et aux États-Unis, où GM et Chrysler ont reçu des dizaines de milliards de dollars en fonds publics pour les aider à survivre.

L'action de Magna a clôturé mercredi en hausse de 4,34 $, soit 10,1 pour cent, à la Bourse de Toronto, à 47,34 $. Son sommet pour les 52 dernières semaines est de 55,25 $, tandis que son creux est de 25,44 $.