Le groupe automobile italien Fiat veut présenter en novembre des détails d'un plan de développement sur cinq ans du constructeur américain Chrysler, a annoncé mercredi son président Sergio Marchionne.

«Nous avons été surpris de voir comme peu de choses ont été réalisées chez Chrysler ces 24 derniers mois. Nous avons repris Chrysler depuis 90 jours et travaillons dur pour lui permettre un nouveau départ», a-t-il déclaré à des journalistes en marge du salon international de l'automobile IAA de Francfort (ouest), qui ouvre ses portes au public jeudi.

Certains détails de ce plan seront dévoilés en novembre. «Je suis persuadé que nous disposons à présent d'un bon plan et des bonnes personnes» pour faire renaître Chrysler de ses cendres, a ajouté M. Marchionne, également directeur général de Chrysler.

Par ailleurs, Fiat prévoit de publier des résultats de Chrysler vers la fin de l'année. «Vous verrez les chiffres comme vous les voyez pour les autres. Je pense que nous avons besoin de lever le voile du secret autour de cette maison. Nous n'avons rien à cacher», a-t-il lancé.

Chrysler et Fiat avaient finalisé en juin un accord permettant le rachat des actifs du premier par le second, sortant ainsi le nouveau Chrysler d'un processus de redressement judiciaire.

Cette société, qui prendra le nom de Chrysler Group LLC, sera contrôlée initialement à 20% par Fiat, qui n'apporte pas d'argent mais sa technologie et de nouveaux modèles. L'italien a l'option de prendre à terme le contrôle du groupe.

 Fiat n'a pas besoin d'un autre partenaire pour sortir de la crise qui frappe sévèrement la branche, a aussi déclaré M. Marchionne. Il a par le passé souvent estimé que le constructeur devrait se joindre à un groupe plus vaste, produisant quelque 6 millions d'automobiles par an, pour pouvoir survivre.

Avec Chrysler, sa production du groupe s'élève à quelque 4 millions d'unités, et M. Marchionne a dit avoir bon espoir de faire augmenter ce volume progressivement dans l'avenir.

C'est dans l'idée de créer un nouveau géant mondial de l'automobile qu'il s'était d'ailleurs porté candidat au rachat d'Opel et Vauxhall, marques européennes de General Motors. Mais c'est finalement l'offre du canadien Magna, adossé à la banque russe Sberbank, qui a eu les faveurs du gouvernement allemand et de GM.

Chrysler continuera à acheter des équipements automobiles auprès de Magna, aussi longtemps que ce dernier prouvera qu'il peut protéger la confidentialité des clients, a-t-il par ailleurs indiqué.

Si cela n'était pas le cas «nous réviserions nos contrats et agirons en conséquence», a mis en garde le patron de l'exécutif de Fiat.

Volkswagen et BMW se sont aussi inquiétés de voir Magna, l'un de leurs principaux fournisseurs, devenir constructeur en rachetant Opel à General Motors. Ils ont tous deux menacé de revoir leur contrat de sous-traitance, par crainte de voir leur technologie tomber entre les mains d'un concurrent. Magna tente de rassurer en répétant depuis plusieurs jours que les activités constructeur et équipementier seront strictement séparées.