Tout pointe maintenant vers un dépôt de bilan de General Motors (GM) d'ici 48 heures aux États-Unis.

Le gouvernement américain assemblait méthodiquement hier les dernières pièces du puzzle d'une mise en faillite du constructeur américain, voulant régler un maximum de dossiers avant que le juge ne se saisisse de l'affaire.

Selon plusieurs sources, la mise en faillite devrait intervenir lundi, après l'échéance de demain soir imposée à GM pour le dépôt d'un nouveau plan de redressement à Washington.

L'administration du président Barack Obama a déjà expliqué qu'elle voulait que les actifs sains du constructeur automobile soient repris par un « nouveau GM » aussitôt que possible après un dépôt de bilan. Le Trésor contrôlerait dans un premier temps 72,5 % du capital du groupe restructuré.

Pour éviter que l'entreprise languisse des années sous contrôle judiciaire, le gouvernement souhaite présenter au juge un plan de restructuration tout ficelé, avec l'accord des principales partie prenantes.

La nouvelle offre de restructuration de la dette obligataire non garantie présentée jeudi reflète cette ambition. Les créanciers se sont vu offrir 25 % du capital du « nouveau GM », au lieu de 10 % refusés plus tôt cette semaine, à la condition expresse de soutenir devant le tribunal le plan gouvernemental.

Un premier groupe de créanciers, représentant environ 20 % de la dette concernée, a déjà donné son accord. Selon le New York Times, le Trésor est en discussions avec un nouveau groupe, pesant 30 % de la dette. En revanche, plusieurs associations de petits porteurs campaient toujours sur leur refus initial.

Les obligataires ont jusqu'à aujourd'hui 17 h pour se prononcer.

GM a par ailleurs obtenu en milieu de journée le feu vert des adhérents du syndicat de l'automobile UAW à l'accord signé entre leurs représentants et la direction de GM. Cette ratification à 74 % va permettre au constructeur d'annoncer de nouvelles mesures d'austérité, incluant la disparition de milliers d'emplois et la fermeture d'usines en Amérique du Nord.

Et le Canada ?

La mise en faillite probable de GM aux États-Unis ne se traduira pas automatiquement par une restructuration judiciaire au Canada, a indiqué à La Presse Affaires la porte-parole du groupe, Sandra Perron. La filiale canadienne demeure « distincte » de la maison mère, a-t-elle dit.

GM Canada doit elle aussi présenter d'ici demain soir un nouveau plan de redressement aux gouvernements du Canada et de l'Ontario, en vue d'obtenir une nouvelle aide financière.

Toutes les avenues demeurent possibles. « Il reste encore certaines choses à concrétiser, a dit Mme Perron. Le travail va se poursuivre toute la fin de semaine et les décisions vont se prendre à la dernière minute », a-t-elle dit.

Le titre de GM a clôturé à 75 cents hier, en baisse de 37 cents.

Avec AFP