Le cacao a grimpé cette semaine après des propos rassurants des autorités ivoiriennes tandis que le café a profité de la perspective de récoltes insuffisantes pour satisfaire la demande et que le sucre restait stable en l'absence de signaux forts.

Le cacao remonte, la Côte d'Ivoire rassure

Les cours du cacao ont graduellement regagné du terrain cette semaine après avoir atteint un nouveau plus bas depuis mai dernier lundi en séance à Londres, à 2160 livres la tonne.

«La Côte d'Ivoire (le plus gros producteur de fève brune au monde, ndlr) n'annulera ni ne revendra de contrats sur la récolte 2016-2017», comme l'autorité ivoirienne du Conseil du Café-Cacao (CCC) avait menacé de le faire, ont relevé les analystes de Commerzbank dans une note.

Le même CCC avait menacé de remettre en vente près de 250 000 tonnes de cacao, inondant de fait les marchés. «Les ventes se sont multipliées avec la perspective d'une envolée de l'offre», a expliqué jeudi Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, dans une note publiée avant que le CCC ne se rétracte.

Les prix avaient cependant déjà entamé un rebond en début de semaine, les investisseurs pariant sur une hausse après les plus bas atteints vendredi et lundi.

«Les tendances sont toujours à la baisse», a cependant souligné Jack Scoville, rappelant que les conditions météorologiques restaient favorables aux récoltes.

«L'Afrique de l'Ouest a vu de bien meilleures pluies cette année que la précédente, avec une météo chaude et sèche entre les averses, et la production est attendue en hausse dans tous les pays», a-t-il rappelé.

Le sucre profite de données sur la récolte

Le sucre a également fini la semaine en hausse, profitant sur les dernières séances des données publiées par l'Association brésilienne de l'industrie de la canne à sucre (Unica), ont noté les experts de Commerzbank.

«Le traitement de la canne à sucre dans la région productrice du Centre-Sud a fortement ralenti durant la deuxième moitié du mois d'août. Selon ces données, seulement 2,54 millions de tonnes ont été produites, contre 2,97 millions de tonnes dans la première partie d'août», ont-ils détaillés.

Le rebond du sucre a été accentué en fin de semaine par l'appréciation du dollar, monnaie dans laquelle sont libellés les échanges à Londres comme à New York, un mouvement qui tend à rendre plus onéreux les achats pour les investisseurs munis d'autres devises.

La tonne de sucre a atteint vendredi à Londres 572 dollars la tonne, un plus haut depuis début mai 2016, et à New York 21,98 cents la livre, un sommet depuis début juillet 2012.

Le café profite de mauvaises récoltes à venir

Les cours du café ont évolué en ordre dispersé, le robusta continuant sur sa tendance haussière à Londres tandis que l'arabica s'est stabilisé en légère baisse à New York après avoir fait le yoyo en début de semaine.

Le robusta a atteint jeudi 1947 dollars la tonne, à son plus haut niveau depuis le 23 février 2015, sur fond d'inquiétudes sur la récolte au Brésil, le plus gros exportateur de café au monde.

«Les températures sont élevées au Brésil, et le climat est sec, ce qui pourrait empêcher une floraison de qualité», s'est inquiété Jack Scoville.

L'arabica a en revanche légèrement reculé après avoir atteint son plus haut niveau en 18 mois la semaine dernière, à 155,70 dollars, les investisseurs profitant de la hausse pour engranger des bénéfices. «Il ne semble pas y avoir de changement, le sentiment reste que la production est moins forte que la demande pour l'instant», a rassuré Jack Scoville.