Les prix du sucre sont repartis en baisse cette semaine, souffrant toujours de la surabondance de l'offre, tandis que le café peinait à trouver une direction et que le cacao s'éloignait de ses plus hauts en plus de trois ans.

Le sucre reprend sa chute, toujours sous pression d'une offre abondante

Les cours du sucre sont repartis en forte baisse cette semaine après avoir tenté de rebondir les deux semaines précédentes. Ils ont ainsi chuté à leur plus bas niveau depuis sept mois, à 415,50 dollars la tonne jeudi à Londres et à 15,03 cents la livre vendredi à New York.

La faiblesse des prix reflète «l'abondance de l'offre mondiale, couplée à l'attente d'une cinquième année de surplus en 2014-2015», ont expliqué les analystes d'Ecobank.

En effet, l'Organisation internationale du sucre (ISO) a annoncé la semaine dernière que le marché mondial du sucre devrait être en excédent d'offre pour la cinquième saison consécutive.

«Cependant, les prix devraient bientôt atteindre un plancher, car ils évoluent maintenant sous le coût moyen de production, forçant certains producteurs à arrêter leur activité», ont prévenu les experts d'Ecobank.

Pour autant, «l'environnement de bas prix devrait persister, gardant les prix sous leur moyenne sur trois ans de 19,8 cents la livre», ont-ils estimé.

Le café peine à trouver une direction

Les cours du café ont poursuivi en début de semaine leur progression commencée mi-août, montant à leur plus haut niveau depuis le 1er août, à 209,95 cents la livre pour l'arabica mardi à New York et à 2119 dollars la tonne pour le robusta mercredi à Londres.

Les prix ont ensuite quelque peu reculé, sous le coup de prises de bénéfices, avant de se redresser en fin de semaine.

Les cours de l'arabica «feront sûrement une autre tentative (de hausse) dans le futur proche, étant donné qu'il n'y a pas de pluies prévues dans les zones de cultures au Brésil avant mi-septembre, ce qui pourrait raviver les craintes sur l'offre», ont estimé les analystes de Commerzbank.

«Les perspectives pour l'arabica restent haussières, car il est attendu que la sécheresse dévastatrice au Brésil - le principal producteur mondial d'arabica - impacte le développement de la récolte de l'année prochaine», ont abondé les experts d'Ecobank.

Le Brésil, premier producteur et exportateur mondial de café, a souffert au premier trimestre d'une sécheresse historique, qui a durement affecté les zones de cultures caféières du pays.

De même, «le robusta devrait également augmenter, en réponse à la réduction des stocks et aux risques météorologiques, notamment le possible retour du phénomène El Niño, qui pourrait affecter les régions productrices de robusta dans le monde», a-t-on signalé chez Ecobank.

Le phénomène El Niño se traduit par un réchauffement des eaux de surface de l'océan Pacifique central et oriental et peut entraîner des perturbations climatiques dans plusieurs régions du monde, notamment en Asie, où se trouvent les principaux producteurs mondiaux de robusta: le Vietnam et l'Indonésie.

Le cacao décroche de ses plus hauts depuis 2011

Après s'être stabilisés autour de leurs plus hauts niveaux depuis 2011 pendant deux semaines, les cours du cacao ont cédé du terrain cette semaine, tombant jeudi à des plus bas depuis plus d'un mois, à 1978 livres sterling à Londres et à 3122 dollars à New York.

«Les prix du cacao se sont retrouvés sous pression (...) après avoir atteint leur plus haut niveau en plus de trois ans, parce que l'Organisation internationale du cacao (ICCO) envisage maintenant un surplus de 40 000 tonnes sur le marché mondial pour la saison 2013-2014 qui se termine» à la fin du mois, ont expliqué les économistes de Commerzbank.

En effet, l'ICCO a annoncé vendredi dernier qu'elle envisageait un surplus pour cette saison, après une précédente estimation d'un déficit de 75 000 tonnes.

Ce changement a été causé par une très nette amélioration des perspectives de production au niveau mondial, grâce à des récoltes record en Afrique de l'Ouest, principale région productrice.

Selon les analystes d'Ecobank, la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, est en bonne voie pour atteindre une récolte supérieure à 1,8 million de tonnes en 2013-2014, surpassant le précédent record de 1,51 million atteint en 2010-2011. Cette performance «est largement le résultat de généreuses précipitations et de la faiblesse de l'Harmattan (vent sec venant du Sahara)», ont-ils expliqué.

Au Ghana, numéro deux mondial, la récolte de cacao pourrait atteint 930 000 tonnes, juste en-dessous du record de 2010-2011 (1,025 million de tonnes), a-t-on également rapporté chez Ecobank.