Les cours du cacao sont montés à de nouveaux plus hauts en deux ans cette semaine, portés par un déficit d'offre sur le marché mondial, tandis que le café se ressaisissait et que le sucre était plombé par une offre abondante.

Les cours du cacao ont bondi cette semaine, atteignant mardi à New York et mercredi à Londres des plus hauts depuis fin septembre 2011 à respectivement 2 820 dollars la tonne et 1 788 livres sterling la tonne, en raison d'une offre inférieure à la demande.

Les prix de la fève brune avaient déjà atteint mi-octobre des plus hauts depuis deux ans.

«Le cacao est une exception dans le secteur des matières premières, dans lequel les prix sont sous pression à cause d'excédents d'offre parfois considérables. Au contraire, le marché du cacao présente un déficit d'offre», ont expliqué les économistes de Commerzbank.

Ainsi, l'Organisation internationale du cacao (ICCO) table sur un manque de 52 000 tonnes pour la saison 2012-2013, qui s'est terminée fin septembre, un chiffre qui pourrait «être revu à la hausse lors de la publication du prochain rapport trimestriel de l'ICCO la semaine prochaine», a-t-on prévenu chez Commerzbank.

Pour cette saison 2013-2014, les analystes de Macquarie prévoient un déficit bien plus important, de 170 000 tonnes.

La demande de cacao progresse sur tous les continents, et surtout en Asie, où l'accroissement de la classe moyenne favorise l'attrait pour le chocolat.

Le café se ressaisit fermement

Les cours du café se sont fermement repris cette semaine, après avoir dégringolé à des plus bas depuis plusieurs années il y a deux semaines en raison d'une offre pléthorique.

Le café échangé à Londres a ainsi atteint vendredi 1 616 dollars la tonne, au maximum depuis cinq semaines, tandis que celui coté à New York montait à 112 cents la livre vendredi, son plus haut niveau depuis quatre semaines.

«Les prix du café trouvent du soutien sur plusieurs fronts - une chose rare ces derniers mois», ont expliqué les analystes de Commerzbank, citant par exemple un ralentissement de la récolte au Vietnam (le deuxième exportateur mondial) et un fort recul des stocks de robusta dans les entrepôts de la bourse Liffe.

Les cours du café ont également été soutenus par la possibilité que le Vietnam puisse racheter 20 % de la récolte à ses caféiculteurs afin de les stocker dans le but de soutenir les prix, a rapporté Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

Les prix du café, qui ont chuté de 14 % à Londres et de 27 % à New York depuis le début de l'année, sont actuellement inférieurs aux coûts de production dans de nombreux pays producteurs, selon l'Organisation internationale du café (ICO).

Le sucre toujours pénalisé par une offre excédentaire

Les prix du sucre ont divergé cette semaine, se stabilisant à Londres après avoir atteint vendredi dernier un plus bas en trois ans et demi (à 445,70 dollars la tonne) mais continuant de baisser à New York, pour toucher ce vendredi un plus bas depuis fin septembre (à 17,38 cents la livre).

Pour les économistes de Commerzbank, les cours du sucre ont pâti de la révision à la hausse des prévisions de stocks mondiaux par le département américain à l'Agriculture (USDA).

L'USDA a en effet indiqué jeudi que ces stocks devraient atteindre 43,4 millions de tonnes à la fin de la saison 2013-2014, soit un «plus haut depuis plus de cinquante ans» selon Commerzbank.

Le marché est en situation d'excédent d'offre puis quatre saisons, ce qui alimente les stocks mondiaux.

La semaine dernière, l'Organisation internationale du sucre (ISO) a d'ailleurs revu en hausse sa prévision d'excédent d'offre sur le marché mondial du sucre pour la saison 2013-2014, à 4,73 millions de tonnes.