Les prix des alimentaires ont tous reculé cette semaine, à la faveur d'une correction des cours du sucre et du cacao après avoir atteint leurs niveaux les plus hauts depuis un ou deux ans, tandis que parallèlement les prix du café poursuivaient leur plongeon.

Nouveau plus bas en quatre ans pour le café

Les cours du café sont de nouveau tombés vendredi à des plus bas depuis plus de quatre ans et demi à Londres (1 455 dollars la tonne) et depuis près de trois ans et demi à New York (à 104,85 cents la livre).

Les prix de la graine ne cessent de dégringoler depuis le début de l'été sous la pression d'une offre pléthorique.

La chute des cours «n'est pas surprenante, puisque la floraison (des caféiers) pour la nouvelle saison brésilienne se présente bien et que la récolte de café en Colombie progresse extrêmement bien, après un programme de rénovation des plants entre 2008 et 2012 et une météo favorable», a expliqué Kona Haque, analyste chez Macquarie.

Le Brésil et la Colombie sont respectivement premier et quatrième exportateurs mondiaux de café.

«Même la rouille (un champignon qui attaque les feuilles des caféiers, ndlr) en Amérique centrale n'a pas affecté les exportations autant que prévu initialement», a-t-elle ajouté.

En effet, les exportations de café de cinq pays d'Amérique centrale -- ainsi que de la Colombie, du Mexique, du Pérou et de la République dominicaine -- ont augmenté de 4,47 % lors de la saison 2012/2013, selon l'association nationale du café du Guatemala (Anacafé) qui centralise les données.

Le sucre poursuit son repli

Les cours du sucre ont continué leur correction cette semaine -- après avoir grimpé à des plus hauts depuis un an mi-octobre en raison d'un incendie dans un entrepôt de sucre au Brésil (premier exportateur mondial) -- car le marché reste bien approvisionné.

Les prix du sucre ont ainsi atteint jeudi des plus bas depuis début octobre, à 487 dollars la tonne à Londres et à 18,26 cents la livre à New York.

«L'impact du feu dans un entrepôt au port brésilien de Santos sur les prix du sucre a été tel un soufflet qui est retombé, puisque l'offre internationale reste élevée», ont expliqué les analystes de Commerzbank.

«Les exportations thaïlandaises et indiennes devraient par exemple augmenter: la Thaïlande, le deuxième exportateur mondial, prévoit d'exporter un record de 8,5 millions de tonnes en 2013/2014 tandis que l'Inde (deuxième producteur mondial) pourrait décupler ses exportations, à 3 millions de tonnes», ont-ils détaillé.

De plus, «étant donné que la demande d'importation est attendue en baisse ce trimestre par rapport au troisième trimestre, le monde peut gérer de petites pertes ou des retards logistiques aux ports brésiliens», a jugé Mme Haque.

Le cacao se retourne

Après avoir encore atteint en début de semaine dernière des plus hauts en deux ans, les cours du cacao ont reculé jusqu'à leur niveau de début octobre cette semaine, l'offre de fèves brunes s'annonçant meilleure que prévue.

Les prix du cacao sont ainsi tombés vendredi à des plus bas depuis début octobre, à 1 681 livres sterling la tonne mercredi à Londres et à 2 637 dollars la tonne vendredi à New York.

Le cacao «pourrait manquer de carburant après avoir atteint des niveaux élevés. Toujours très dépendant des positions à l'achat des investisseurs spéculatifs, le marché pourrait avoir besoin d'un flux continu de bonnes nouvelles pour poursuivre sa hausse», a estimé Mme Haque.

Or, les dernières nouvelles s'orientent plutôt vers une amélioration de l'offre: selon les données compilées par la revue spécialisée The Public Ledger, les fèves arrivées dans les ports de Côté d'Ivoire (utilisées comme baromètre de l'offre du premier producteur mondial de cacao) ont totalisé 163 000 tonnes depuis le début de la saison le 2 octobre, contre 87 000 tonnes sur la même période l'année dernière.